La population française fait face à un défi inédit, inéluctable et irréversible : le rééquilibrage durable entre les générations au profit des séniors dû au vieillissement des générations issues du baby-boom.


 


Un bouleversement démographique inéluctable


En seulement un peu plus d’1/2 siècle, selon les dernières projections de l’INSEE, la population française âgée de 65 ans et plus pourrait augmenter de 10,4 millions d’habitants. La population des 75 ans ou plus pourrait doubler et les personnes âgées de 85 ans et plus pourraient être quatre fois plus nombreuses qu’en 2013 et atteindre 6,3 millions de personnes.

Le nombre de centenaires pourrait, quant à lui, dépasser les 500 000 soit l’équivalent du nombre actuel d’habitants de Lyon, 3ème ville de France !

Dès 2040, la France comptera 5,7 voire 7,4 millions de personnes âgées d’au moins 65 ans de plus qu’en 2013 si l’espérance de vie continue à progresser comme par le passé. 


Infographie


C’est un défi tout à la fois économique, social, sociétal et humain que nous vivons et qui constitue une formidable opportunité pour (ré)apprendre à vivre ensemble.

Cette dynamique est bien loin de la caricature et des clichés que font certains d’une société où cohabiteraient d’un côté des jeunes en proie aux problèmes de chômage, « accros » à leurs écrans, et d’un autre côté des séniors profitant de leur retraite au soleil avant de subir une éventuelle perte d’autonomie, à la charge de leurs enfants à la merci d’un monde du travail en pleine évolution. Et cette charge n’est pas seulement financière, elle peut aussi avoir des conséquences sur la vie et la santé de l'aidant : les 11 millions d’aidants familiaux répertoriés en France en 2015 présentent 63% de risques en plus de développer une maladie. Et le nombre d’aidants familiaux devrait passer à 17 millions d’ici 2020 ! Nous sommes ou serons tous un jour concernés.

La générosité des échanges entre séniors et plus jeunes passe souvent par l’engagement des retraités dans des associations de tout genre au service des autres : bénévolat, transmission de savoir, d’expériences. Elle passe aussi par une aide des plus jeunes à la formation aux nouvelles technologies numériques désormais incontournables et pas toujours faciles à appréhender pour les plus âgés. Elle passe aussi par des liens familiaux renforcés, pour partager une expérience, un livre, un documentaire, un film, une sortie. Parfois même un logement ou un financement.

Les séniors jouent un rôle pivot fondamental au sein des sphères familiales et locales.


La solidarité intergénérationnelle - L’ADN du système de protection sociale français


La solidarité entre générations est aussi, ne l’oublions pas, au cœur de notre système, de nos valeurs de protection sociale, à commencer par la retraite.

Généralisée en 1946 à tous les assurés sociaux par l’institution des régimes de base, la retraite par répartition consiste à financer les pensions de retraite grâce aux cotisations prélevées au même moment dans ce but sur la population active. Cela revient à transférer une partie des revenus des actifs aux générations ayant fait valoir leurs droits à la retraite.

Cette solidarité entre générations a permis d’assurer aux retraités des revenus convenables, parfois confortables, leur permettant de vivre correctement et de pouvoir donner en retour de leur temps et de leur disponibilité (garde des petits-enfants, aide d’un proche, bénévolat…)

Ce système a fait ses preuves par le passé mais atteint ses limites à l’heure où le nombre de cotisants par retraité diminue ; dans le régime général, ils étaient plus de 4 actifs pour un retraité en 1960, ils ne sont plus que 1,31 en 2014. Pour la Cnav, le rapport entre retraités et cotisants atteindra la parité en 2030 pour descendre à moins d’un actif pour un retraité à partir de 2040.

Nous allons donc assister à un renversement des rôles : au-delà de l’aide et du temps qu’ils mettent à la disposition de leurs enfants et petits-enfants, les séniors pourraient être de plus en plus souvent amenés à aider financièrement les jeunes générations pour se lancer dans la vie active ou amortir les aléas de vies personnelle et professionnelle de plus en plus chahutées.


Une source de richesse sociale et économique


Avec le vieillissement de la population, de nouveaux besoins vont émerger (biens et services adaptés au vieillissement de la population, loisirs, logements adaptés…) « boostant » des pans de l’économie permettant de créer ou du moins maintenir des emplois en France et dans les territoires. En effet, la majorité des séniors français résident en France et bon nombre d’entre eux profitent de l’arrêt d’activité pour retourner vivre dans leurs régions d’origine, imités par des plus jeunes en quête d’une meilleure qualité de vie et d’authenticité.

En outre, les séniors sont plus attachés au made in France que le reste de la population. Les retraités sont 34% à privilégier les produits fabriqués en France contre 25% de la population totale.

Et plus les individus avancent en âge, plus ils vantent la qualité des produits français. Considérant le pays de fabrication des produits comme un critère important lors de l’acte d’achat (31% des 70 ans et plus le considèrent comme un de leurs deux critères principaux contre 21% de l’ensemble de la population), ils sont prêts à payer plus cher des produits hexagonaux (75% contre 60% de l’ensemble de la population).

Issus des générations ayant inventé le marketing, ayant baigné dans les Trente Glorieuses et la société de consommation et disposant de patrimoine et de pouvoir d’achat importants, ils seront de plus en plus demandeurs d’innovations et souvent plus appétents à celles-ci que le reste de la population.

Loin d’être un fardeau pour l’économie, le rééquilibrage des générations peut être une véritable source de création de richesses et une chance pour l’économie.

En s’appropriant ces nouvelles offres, les séniors permettront la généralisation de biens et de services adaptés au vieillissement qui bénéficieront également au plus grand nombre que ce soit en termes de meilleure lisibilité, de meilleure accessibilité…. Citons par exemple l’Internet des objets connectés auquel les séniors portent un intérêt particulier que ce soit dans le cadre de leur santé, de l’habitat ou de la vie quotidienne et qui intéresse tout le monde en termes de « vivre mieux » ! Un atout pour le made in France car de nombreuses entreprises tricolores occupent des places de choix dans ce secteur des objets connectés : des grandes comme Orange ou Schneider mais aussi de plus petites ainsi que nombre de starts-ups : Sigfox, Avanquest, Actility…

La généralisation de ces nouvelles offres permettra de faire baisser leurs prix au bénéfice d’une cible plus large.

Autre source de richesses : l’expérience et le savoir accumulés par les séniors. Leur transmission aux plus jeunes générations leur permettra d’acquérir une expertise plus rapidement et ainsi avoir accès à une meilleure qualification. L’expérience et les compétences des séniors peuvent être un complément utile aux jeunes se lançant dans la création de start up voire à l’économie en général


L’assurance-vie, moteur de la solidarité entre les générations


Elément moteur de la société d’aujourd’hui et de demain, la solidarité entre générations va donc de plus en plus marier dynamiques ascendantes et descendantes des échanges. Cette évolution va permettre d’accompagner la transformation inéluctable de l’équilibre entre générations et la transformer en opportunités de bâtir une société durable du vivre et faire ensemble. 

L’assurance-vie est un des symboles les plus spectaculaires de cette nouvelle dynamique.

Elle permet de se constituer un complément de revenu qui viendra compléter les pensions des futurs retraités qui pourront ainsi plus facilement consacrer du temps aux jeunes générations. L’assurance-vie peut également être le véhicule idéal à la transmission de son vivant en servant de réceptacle aux donations à ses enfants et petits-enfants.

Elle peut également permettre, grâce à des versements réguliers, de constituer une épargne pour ses enfants, à l’image du célèbre Livret A, mais en offrant beaucoup plus de possibilités.

Autre exemple, celui de la perte d’autonomie : dans certains contrats (comme le contrat Entour’Age souscrit par ANPERE), l’enfant peut financer le contrat de son ou ses parents afin de mettre la famille à l’abri en cas de coup dur.

Transmettre, partager, aider, protéger : l’assurance-vie est un des socles de cette solidarité entre générations que nous voyons grandir sur le terrain.

Aujourd’hui plus qu’hier mais moins que demain, l’assurance-vie permet de prouver à ses proches l’attachement qu’on leur porte et de rendre concret un des plus beaux gestes qui soit : la solidarité entre les générations.


Article rédigé par Hervé Raquin

@RaquinH