La population française fait face à un défi inédit, inéluctable et irréversible : le rééquilibrage durable entre les générations au profit des séniors dû au vieillissement des générations issues du baby-boom.



La solidarité intergénérationnelle - L’ADN du système de protection sociale français


La solidarité entre générations est aussi, ne l’oublions pas, au cœur de notre système, de nos valeurs de protection sociale, à commencer par la retraite.

Généralisée en 1946 à tous les assurés sociaux par l’institution des régimes de base, la retraite par répartition consiste à financer les pensions de retraite grâce aux cotisations prélevées au même moment dans ce but sur la population active. Cela revient à transférer une partie des revenus des actifs aux générations ayant fait valoir leurs droits à la retraite.

Cette solidarité entre générations a permis d’assurer aux retraités des revenus convenables, parfois confortables, leur permettant de vivre correctement et de pouvoir donner en retour de leur temps et de leur disponibilité (garde des petits-enfants, aide d’un proche, bénévolat…)

Ce système a fait ses preuves par le passé mais atteint ses limites à l’heure où le nombre de cotisants par retraité diminue ; dans le régime général, ils étaient plus de 4 actifs pour un retraité en 1960, ils ne sont plus que 1,31 en 2014. Pour la Cnav, le rapport entre retraités et cotisants atteindra la parité en 2030 pour descendre à moins d’un actif pour un retraité à partir de 2040.

Nous allons donc assister à un renversement des rôles : au-delà de l’aide et du temps qu’ils mettent à la disposition de leurs enfants et petits-enfants, les séniors pourraient être de plus en plus souvent amenés à aider financièrement les jeunes générations pour se lancer dans la vie active ou amortir les aléas de vies personnelle et professionnelle de plus en plus chahutées.


Article rédigé par Hervé Raquin

@RaquinH


Épisode 1 - Un bouleversement démographique inéluctable

Épisode 3 à venir...