Nous vivons une période de révolution démographique qu’aucun être humain n’a vécu jusqu’à présent dans l’histoire de l’humanité. En 2 siècles et demi, nous avons gagné plus de 50 années d’espérance de vie. Du coup, les familles comptant 5 générations ne sont plus des exceptions et bon nombre des enfants qui naissent aujourd’hui dépasseront 100 voire 110 ans !


Une révolution silencieuse

Cet allongement de l’espérance de vie va se traduire tout naturellement par une augmentation du nombre d’années à vivre et donc du vieillissement de la population.Si aujourd’hui les plus de 60 ans sont d’ores et déjà plus nombreux que les moins de 20 ans, en 2045, une personne sur trois aura dépassé cet âge.Et ce phénomène est mondial ; en 2050, près d’un terrien sur 5 aura plus de 65 ans (17% des habitants de la planète).

« Nous n’avons jamais été aussi nombreux à vivre aussi longtemps ! »

Pour autant, ces sexagénaires, auront encore de belles et longues années à vivre ! Au milieu du XXème siècle, l’espérance de vie à 60 ans ne dépassait pas 13 ou 14 ans. En 2015, elle dépasse 27 ans pour les femmes et frôle les 23 ans pour les hommes. Soit une durée bien supérieure à la durée séparant la naissance de l’entrée dans la vie active ! (21,7 ans en moyenne). Cette dynamique va encore s’amplifier : une femme qui aura 60 ans en 2060 pourra espérer vivre jusqu’à plus de 92 ans et un homme jusqu’à plus de 88 ans !

Mais cela va inéluctablement avoir des impacts structurants sur notre façon d’épargner. 


Epargner plus pour financer une retraite de plus en plus longue

Compte tenu de l’état des régimes de retraite obligatoires et complémentaires, les revenus à la retraite vont progressivement baisser pour les générations à venir. Les besoins de financement complémentaire vont donc croître sous le double effet d’une durée plus longue à financer et d’un montant mensuel perçu moins important que prévu.

Dès lors, il faudra commencer à épargner très tôt afin de lisser au maximum l’effort d’épargne nécessaire pour se constituer un complément de revenu permettant de vivre décemment sa retraite. A cela s’ajoute, au sein de cette population qui va vivre de plus en plus longtemps, de nouvelles problématiques telles que le financement de la perte d’autonomie qui vont nécessiter des dépenses supplémentaires.

Tous ces nouveaux besoins ne pourront être financés que par le patrimoine de chacun d’entre nous constitué au fil d’une vie professionnelle et personnelle de moins en moins en linéaire : difficultés à entrer dans la vie active, périodes de chômage, séparation, divorce, changement de statut professionnel…


Modifier nos habitudes d’épargne

Les générations futures hériteront de plus en plus tard, souvent après même leur départ à la retraite. Ils hériteront de montants moindres, puisqu’une partie importante du patrimoine aura servi à financer l’allongement de la vie des générations précédentes.

Ils ne pourront plus intégrer un éventuel héritage pour compléter leurs revenus futurs et ne pourront compter que sur eux-mêmes pour se constituer une épargne individuelle dont l’effort sera, on l’a vu, beaucoup plus important alors que leurs revenus en cours d’activité vont subir une pression de plus en plus forte pour financer les retraites des générations précédentes. 

Moins de revenus durant leur vie active, un complément de revenus plus important à financer pour leur retraite, telle sera la douloureuse équation que devront résoudre les jeunes générations dans un environnement de taux d’intérêt bas peu propices au développement de l’épargne.

Nous allons devoir modifier nos façons d’épargner et même…de consommer !

Avec des arbitrages parfois douloureux entre dépenser, notamment pour nos loisirs, et économiser, chacun d’entre nous devra (re)devenir acteur de la préparation de sa retraite et de la transmission de son patrimoine.

Dans cet environnement sous contraintes, il est primordial de préserver voire renforcer les avantages des dispositifs de constitution de compléments de revenus tels que le PERP ou le dispositif Madelin mais aussi de l’assurance-vie afin que celle-ci joue un rôle central dans les nouvelles habitudes d’épargne.


Organiser la transmission de son patrimoine :

Par ailleurs, les donations devront jouer un rôle croissant dans la société de demain afin d’aider financièrement les plus jeunes en leur transmettant du patrimoine et ainsi réinjecter l’épargne accumulée dans l’économie.

Aujourd’hui, si chaque parent peut donner jusqu’à 100 000€ tous les 15 ans à chacun de ses enfants sans payer d’impôts, ce montant est limité à 31 865€ par grand parent et à 5 310€ par arrière grand parent, toujours tous les 15 ans.

Profiter pleinement de ces dispositions permettrait de favoriser les donations intergénérationnelles avec saut de génération et aider les petits-enfants voire les arrières petits-enfants à démarrer dans la vie active. L’aide pourra aussi se faire à ses enfants pour les aider à préparer leur retraite et parfois même quand ils seront à la retraite. Là encore, l’assurance-vie pourrait jouer un rôle essentiel en servant de réceptacle aux sommes transmises afin de respecter l’objectif dans lequel ces donations auront été effectuées (achat immobilier futur, financement des études supérieures…). 

Ce qui est certain, c’est que face à ces bouleversements, les Françaises et les Français vont avoir de plus en plus besoin de conseil et d’accompagnement pour les aider à planifier leurs projets et définir leurs échéances, conditions sine qua none à tout bon projet d’épargne.

 


Infographie :

@RaquinH


Rédigé par : Hervé Raquin