Les partenaires sociaux ont décidé de restaurer l’équilibre financier des retraites complémentaires des salariés du secteur privé : à compter du 1er janvier 2019, les pensions complémentaires des nouveaux retraités seront réduites de 10% pendant trois ans, sauf si la retraite est repoussée d’un an.
Qui doit être touché par le malus ?
La réforme concernera les personnes nées à partir de 1957 qui partiront à la retraite à partir du 1er janvier 2019 en ayant cotisé le nombre de trimestres nécessaires pour un départ à taux plein.
Qui sera exempté ?
La minoration ne touchera pas les personnes exonérées de CSG (le malus étant moindre – 5% – pour celles soumises à un taux de CSG réduit).
Les assurés handicapés ou ayant charge de personnes handicapées, les travailleurs de l’amiante, les mères ouvrières ayant élevé au moins trois enfants ne la subiront pas non plus.
Vous ne serez pas non plus touché si vous avez commencé à travailler très jeune et que vous pouvez prétendre à un départ anticipé pour carrière longue avant 2019.
Comment échapper au malus ?
Si vous ne faites pas partie de ces exceptions, une solution peut être de négocier avec votre employeur : si ce dernier a intérêt à voir partir son salarié, il peut accepter de compenser financièrement le manque à gagner cumulé sur trois ans.
Vous pouvez aussi vous conformer à l’esprit de la réforme et décaler effectivement d’un an votre départ à la retraite, même si vous avez déjà atteint le nombre de trimestres cotisés pour partir à taux plein.
Une autre solution est au contraire de partir à la retraite plus tôt, car l’AGIRC-ARRCO a décidé que le malus ne se cumulerait pas avec la décote viagère appliquée à ceux qui font valoir leurs droits avant d’avoir validé le nombre de trimestres requis.
Pour certains cadres, dont la pension est parfois composée à plus de 50% par la retraite complémentaire, il pourra donc être plus avantageux de subir une petite décote viagère que de se priver de 10% de ses retraites complémentaires pendant 3 ans.
Attention toutefois : partir sans avoir atteint le taux plein interdit par la suite de cumuler emploi et retraite, pour ceux qui auraient envie de commencer une nouvelle activité professionnelle.
À noter : la réforme a aussi instauré un système de bonus pour ceux qui travaillent plus longtemps, mais il ne s’appliquera que pendant un an contre 3 pour le malus, et son montant sera variable en fonction du nombre de trimestres cotisés au-delà de l’âge du départ à taux plein (10 % pour une retraite reportée de deux ans à partir de l’obtention du taux plein, de 20 % pour trois ans et de 30 % pour quatre ans).