L’ESS, un secteur ancien en phase avec la société d’aujourd’hui

Beaucoup d’entreprises privées participent de l’ESS depuis longtemps : mutuelles, coopératives, associations, fondations… Leur caractéristique est de concilier activité économique et utilité sociale, avec une gouvernance partagée. Le profit individuel est proscrit et les résultats réinvestis.

Si le périmètre exact de l’ESS fait encore débat, son importance économique est certaine : en France, elle représente plus de 10% de l’emploi salarié.

La plupart des institutions accueillant les personnes dépendantes, les services d’aide à domicile et une grande partie de la protection sociale complémentaire en dépend.


 

L’économie collaborative, de nouvelles activités rendues possible par Internet

On confond souvent économie collaborative et ESS.

Toutes deux visent en effet un mode de vie plus responsable, fondé sur l’échange plus que sur la possession des biens, mais les différences sont nombreuses.

Les entreprises collaboratives se sont développées grâce aux plateformes internet qui facilitent l’organisation en réseau des individus : covoiturage, financement collectif, échange d’appartements, de services sont ainsi mis en un clic à la portée de tous.

Mais pour leurs détracteurs, ces entreprises n’ont rien à faire de l’intérêt commun. Rémunérées par commissions, leurs valorisations boursières atteignent des records alors que la « communauté » créée, toute virtuelle, n’a aucune prise sur leurs décisions.

Loin d’accroître la solidarité, l’économie collaborative renforcerait même les inégalités patrimoniales. Ainsi, pas de Airbnb dans les HLM où l’on aurait pourtant le plus besoin d’un complément de revenu…

 


Deux secteurs qui ont tout à gagner à se rapprocher

Pour Hugues Sibille, à la tête du Labo de l’ESS, il est urgent que l’ESS tire parti des capacités d’innovation de l’économie collaborative pour les mettre à profit de valeurs éthiques.

Ce spécialiste s’inquiète de la quantité de données personnelles devenues propriété privée des entreprises collaboratives. Il est selon lui essentiel de construire des bases de données open source, sous forme coopérative et propriété de la communauté.

 « Conjuguons collaboratif et coopératif pour que la révolution digitale soit porteuse de progrès social et non de désintermédiation sauvage », encourage-t-il.

Certaines entreprises au service de la transmission intergénérationnelle, comme Les Talents d’Alphonse , s’y essayent. Il faut poursuivre !