Les personnes en couple n’ont pas intérêt à trop compter sur la pension de retraite de leur conjoint pour leurs vieux jours. Compte tenu notamment des risques de séparation et des règles de réversion, il est préférable de s’assurer ses propres revenus après la vie professionnelle.


Dans un couple, on partage (normalement) tout, y compris la retraite. Pour autant, chaque conjoint doit veiller à ne pas trop perdre en pouvoir d’achat après la vie professionnelle. Ainsi, ce n’est pas parce que l’époux ou l’épouse liquide ses droits à la retraite que l’autre membre du couple doit forcément faire de même. En effet, pour percevoir une pension complète, il faut justifier d’un certain nombre de trimestres de cotisation qui varie selon l’année de naissance.

Dans le cas contraire, une minoration, appelée « décote », est appliquée sur les retraites. Le montant de la pension est minoré de 1,25% par trimestre manquant dans la limite de 25% (l’équivalent de 20 trimestres). Ce « malus » est d’autant plus pénalisant qu’il est viager, c’est-à-dire en vigueur jusqu’au décès. S’il manque des trimestres à l’un des conjoints, il est préférable qu’il continue à travailler, et donc à cotiser afin de disposer de tous ses trimestres au moment de la liquidation de ses droits. Un petit décalage dans le temps qui n’est pas très grave, sachant que les Français passent en moyenne plus de 20 ans à la retraite.


Des rachats avec parcimonie

Si le conjoint souhaite absolument devenir retraité en même temps que son époux ou épouse, il a la possibilité de racheter des trimestres de cotisation. Le rachat est autorisé au titre des années d’études supérieures (validées par un diplôme reconnu par l’État) et/ou au titre des années incomplètes de cotisation (moins de quatre trimestres validés dans l’année) à cause d’un temps partiel, d’un CDD, d’un intérim ou d’un travail saisonnier.

Il est possible de racheter au maximum 12 trimestres. Plus l’opération est réalisée près de l’âge légal de départ à la retraite (62 ans), et plus le coût du trimestre est élevé (au-delà de 6.000 euros). À savoir : le montant des rachats est entièrement déductible des revenus à déclarer à l’administration fiscale. Racheter des trimestres vaut donc surtout le coup lorsqu’il manque peu de trimestres et que l’on est fortement imposé.


Aucun droit pour les partenaires pacsés et les concubins

D’une manière générale, il est important que chaque membre du couple touche la meilleure retraite possible. D’abord, parce qu’en cas de séparation, chacun doit pouvoir compter sur ses propres ressources pour vivre. Or, les divorces à 50 ou 60 ans deviennent de plus en plus fréquents. Ensuite, parce que la situation financière peut devenir compliquée au décès de l’un des membres du couple.

Certes, la réversion permet de percevoir une fraction de la retraite de son conjoint décédé. Mais il faut savoir que ce dispositif est réservé aux époux et épouses. Les partenaires de Pacs et les concubins n’y ont pas accès. En outre, dans les régimes de retraite de base du secteur privé, la réversion n’est pas versée si le veuf ou la veuve dépasse un certain niveau de ressources. Or, non seulement le montant de ce plafond est peu élevé (21.320 euros par an pour une personne seule ou 34.112 euros par an pour un couple en 2021), mais les revenus fonciers ainsi que les revenus de placement (intérêts, plus-values, dividendes...) sont pris en compte.


Les « petites » pensions des veuves

Par ailleurs, les pensions de réversion sont servies uniquement à partir d’un certain âge, qui varie de 50 à 60 ans selon les régimes de retraite. Des durées minimums de mariage d’avec le défunt ou des interdictions de remariage pour le conjoint survivant sont quelque fois exigés.

Enfin, même en respectant tous les critères demandés, le veuf ou la veuve percevra, en fonction du statut professionnel de son conjoint décédé, entre 50% et 60% seulement de la retraite de ce dernier. D’où l’importance de s’assurer une bonne retraite personnelle.