La confiance n’exclut pas le contrôle ! Tel est le meilleur conseil que l’on puisse vous donner au moment de préparer votre retraite. Car, s’ils existent de plus en plus d’outils vous permettant de connaître vos droits et d’estimer le montant de votre retraite, n’oubliez pas qu’aucun d’entre eux n’étant infaillible, vous n’êtes pas à l’abris de voir des erreurs se glisser dans les documents que vous recevrez le moment venu. Des erreurs qu’il vous faudra apprendre à corriger. D’où l’intérêt de bien conserver tous les documents relatifs à votre carrière.


 

Erreur n°1 : manque des trimestres pour enfants

Lorsque vous recevez, à différent moment de votre vie active, un relevé de carrière, il n’est pas rare que la majoration de trimestres obtenue suite à la naissance d’un enfant – 8 trimestres dans le privé, contre 2 dans le public pour les enfants nés après 2004 ou 4 pour ceux nés avant – ne soit pas mentionnée. Votre caisse vous répond alors qu’ils seront pris en compte au moment de la liquidation de votre pension. Or ce n’est pas toujours le cas. Vigilance donc pour ne pas subir de décote là où vous auriez du avoir droit à une retraite à taux plein.

 

Erreur n°2 : oubli des trimestres de service national

Idem pour les trimestres obtenus suite au service militaire – un trimestre validé pour chaque période de 90 jours. Si ces derniers n’apparaissent pas au moment de liquider votre pension, il est important de rectifier le tir, en demandant le cas échéant un « extrait des services » prouvant votre participation au service auprès du bureau des archives militaires de Pau.

 

Erreur n°3 : pas de prise en compte des périodes travaillées à l’étranger

Si comme de plus en plus d’actifs vous avez travaillé dans un pays de l’Union européenne ou ayant signé une convention bilatérale avec la France, vous avez ouvert des droits à la retraite lors de cette période. Là encore, mieux vaut avoir gardé les documents prouvant ces périodes travaillées si, par hasard, ces droits ne figuraient pas sur votre relevé de carrière.

 

Erreur n°4 : pas de report des points Agirc-Arrco en cas de chômage indemnisé ou d’arrêt maladie

En cas de chômage indemnisé, des points vous sont attribués par la caisse de retraite des salariés du privé Agirc-Arrco en fonction de votre salaire journalier de référence. Or il arrive parfois, qu’à la place de ce salaire journalier de référence, ce soit le montant de votre indemnité qui soit pris en compte. Pensez donc à vérifier qu’il n’y a pas d’écart entre le nombre de points qui vous a été attribué lors de votre période travaillée avant le chômage et pendant cette période d’inactivité. Idem en cas d’arrêt maladie où il arrive que n’apparaissent pas les points dont vous deviez bénéficier pendant cette période même si vous n’avez pas cotisé. Là aussi, conserver tous les documents prouvant les dates de vos arrêts de travail peut être un bon réflexe.

 

Erreur n°5 : oubli des petits boulots

Jobs d’été et petits boulots : vous avez peut-être multiplié les expériences professionnelles courtes lorsque vous étiez jeunes pour financer vos loisirs ou vos études. Or il se peut que, les entreprises pour lesquelles vous avez travaillé ayant fermé, les droits acquis pendant ces périodes ne soient pas comptabilisées. Pas de panique : il vous suffit là aussi, pour corriger l’erreur, de présenter vos bulletins de salaire de l’époque, à condition bien sûr que vous les ayez conservés.

 

Erreur n°6 : non prise en compte du passage au statut de cadre

Avant 2019, la retraite complémentaire pour les non-cadres (Arrco) et celle pour les cadres (Agirc) n’ayant pas encore fusionné, il se peut que les points Agirc pour lesquels vous avez commencé à cotiser en passant cadre n’ait pas été pris en compte. Pensez donc à vérifier dans votre décompte que la date des premiers points Agirc obtenus correspond bien à celle de votre passage au statut de cadre.

 

Erreur n°7 : fraude de l’employeur

Si vous avez au la malchance au cours de votre carrière de croiser la route d’un employeur fraudeur ne payant pas ses cotisations pour votre retraite, vous risquez d’avoir la mauvaise surprise de découvrir que, pour la période au cours de laquelle vous avez travaillé pour lui, vous n’avez pas de droit à la retraite. Et pour cause, ce patron voyou ne vous ayant jamais déclaré, votre caisse ne peut pas savoir que vous avez exercé une activité pendant cette période. Pour sortir de cette impasse et espérer que votre caisse de retraite vous octroie des points gratuitement, il vous faudra fournir vos bulletins de paie pour prouver votre bonne foi.

 

Erreur n°8 : absence de majoration pour trois enfants ou plus

Si la naissance d’un enfant vous permet d’obtenir des trimestres, lorsque vous avez trois enfants (ou plus) c’est votre retraite qui est majorée de 10% pour les trois premiers enfants. Une majoration qui augment de 5% par enfant supplémentaire et qui est valable pour les deux parents. Or, dans près d’un tiers des cas, il arrive que cette majoration soit omise pour l’un des deux parents.

 

Erreur n°9 : application à tort du malus Agirc-Arrco

Depuis le 1er janvier 2019, pour vous inciter à prolonger votre vie active, votre pension subit une minoration de 10% pendant 3 ans, si vous prenez votre retraite au moment d’atteindre l’âge du taux plein. La solution pour éviter ce malus : reporter d’une année votre départ à la retraite. Toutefois, selon votre taux de Contribution sociale généralisée (CSG) réduit, il se peut que vous soyez de fait exclu de ce dispositif de malus. Si ce dernier vous était malgré tout appliqué, prenez contact avec votre caisse de retraite pour leur signaler cette erreur.