Près de neuf artisans et commerçants sur dix pensent que leur pension de vieillesse n’est pas ou ne sera pas suffisante. Soit 15 points de plus que la moyenne de la population, souligne une récente étude du Cercle de l’épargne.

 

La retraite est un sujet de grande préoccupation pour les travailleurs indépendants. D’après une étude diffusée le 20 juin 2019 par le Cercle de l’épargne, un « think tank » sur l’épargne et la retraite, 84% des artisans et des commerçants actifs et retraités interrogés estiment que leur actuelle ou future pension de vieillesse n’est pas ou ne sera pas suffisante pour vivre correctement. À titre de comparaison, le pourcentage est de 69% dans l’ensemble de la population.

Pire : 45% des artisans et commerçants se déclarent très « insatisfaits » de leur retraite. Le contraste est saisissant avec les professions libérales (médecins, avocats, architectes, pharmaciens, notaires, experts-comptables…). Si comme les indépendants, les libéraux font partie des travailleurs non-salariés (TNS), ils sont à peine 49% à penser que leurs pensions actuelles ou futures sont ou seront insuffisantes. Il faut dire que l’écart de retraite est important entre ces deux catégories de TNS.


Prêts à travailler plus longtemps

En s’appuyant sur les dernières données de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) du ministère des Solidarités et de la Santé divulguées le 7 juin 2019, la pension moyenne des artisans s’élève à seulement 700 euros par mois et celle des commerçants à 490 euros par mois tandis qu’elle atteint 1.970 euros par mois en moyenne pour les professions libérales. Non seulement ces dernières disposent d’un revenu professionnel nettement plus conséquent, mais elles cotisent proportionnellement davantage que les indépendants pour leur retraite complémentaire.

Pour compenser la faiblesse de leur pension, les travailleurs indépendants ont compris qu’il leur faut travailler, et donc cotiser, plus longtemps. 56% des artisans et commerçants se disent prêts à exercer leur activité jusqu’à 65 ans, contre 43% des fonctionnaires et 38% des salariés du secteur privé. Mais même à la retraite, une part importante des indépendants envisagent de demeurer actifs. Alors que 40% des agents publics et 48% des salariés envisagent de cumuler leur pension et un revenu d’activité, le ratio grimpe à 61% chez les artisans et les commerçants (56% chez les professionnels libéraux).


Largement favorables à la réforme Macron

Pensant à tort ou à raison que leur régime de retraite est moins protecteur que ceux des salariés et des fonctionnaires, les artisans et commerçants figurent parmi les plus farouches partisans du régime universel promis par Emmanuel Macron dans lequel les mêmes règles s’appliqueront à tous les actifs, quel que soit leur statut professionnel. Ainsi, à peine 10% des indépendants souhaitent le maintien du système actuel avec ses 42 régimes différents (18% pour l’ensemble de la population).

47% sont favorables à la mise en place du régime universel avec la sauvegarde de certaines particularités, comme des retraites anticipées pour les emplois pénibles. 43% des travailleurs indépendants sont pour l’entrée en vigueur d’un régime universel identique pour tous. Parmi les actifs, seuls les professions libérales et les cadres supérieurs (46%) sont encore plus nombreux à militer pour une application « pure et dure » de la future réforme Macron.

 

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