Passés 30 ans, les Français ne prennent guère plus de risque avec leur épargne que les quinquagénaires.


Visiblement, l’idée reçue selon laquelle « lorsque l’on est jeune, on a le goût du risque » ne s’applique pas en matière d’épargne. Une étude publiée le 20 novembre 2018 et réalisée par l’institut Gfk pour le compte d’Axa Invest Managers (Axa IM), la filiale de l’assureur français dédiée à la gestion d’actifs, montre en effet que le comportement des épargnants trentenaires n’est pas très éloigné de celui de leurs homologues quinquas.

Selon ce sondage effectué auprès d’un échantillon représentatif de 1.009 personnes âgées d’au moins 16 ans, seuls 21% des 31-39 ans interrogés se déclarent prêts à prendre des risques lorsqu’ils épargnent. Soit à peine 4 points de plus que les 40-54 ans (17%). Au regard de la composition des portefeuilles d’actifs, on serait même tenté de dire que les trentenaires sont encore moins téméraires que les seniors.


Moins d’actions chez les jeunes

Ainsi, si le bas de laine des 55 ans et plus comporte 14% d’actions, le pourcentage tombe à 11% chez les 31-39 ans. A l’inverse, le pécule des seconds contient en moyenne 14% d’obligations sécurisées, contre seulement 7% chez les premiers. Plus étonnant encore : l’immobilier locatif, placement de rentes par excellence, représente 12% des actifs des plus de 55 ans et culmine à 18% chez les 31-39 ans.

En réalité, la peur de l’aléa s’avère transgénérationnelle. Toujours d’après l’étude d’Axa IM, 75% des personnes sondées préfèrent ne rien gagner plutôt que prendre le risque de perdre de l’argent. Quel que soit l’âge de l’épargnant interrogé (y compris les moins de 30 ans), deux raisons principales sont évoquées pour expliquer cette quête absolue de la sécurité : « Je ne veux pas prendre le risque de perdre de l’argent »et « Je n’ai pas assez d’argent pour pouvoir risquer d’en perdre ».


Une recherche de performances élevées

Pour autant, cela n’empêche pas les Français d’être en recherche de performance. 70% des répondants espèrent obtenir de leurs placements un rendement annuel d’au moins 5%. Parmi eux, 30% envisagent même une rémunération d’au moins 10% par an. Or, on en est très loin. Selon les calculs d’Axa IM, la composition du portefeuille d’actifs des 55 ans et plus génère une performance moyenne de 2,89% par an tandis que celui des 31-39 ans peut leur servir un rendement de 3,23% par an. Cet écart de 0,34 point résulte du fait que les jeunes détiennent moins de liquidités (57%, contre 68% pour les seniors) non placées et qui donc ne rapportent rien.

Les épargnants français, qu’ils soient jeunes ou plus expérimentés, ne semblent pas avoir compris qu’il leur faut désormais choisir entre sécurité et performance. En ces temps de taux d’intérêt au plancher, il est désormais impossible de bénéficier des deux à la fois.


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