Une fois partis à la retraite, les anciens salariés ne bénéficient plus de la garantie invalidité-décès de leur entreprise. D’où l’importance, pour eux, de souscrire un contrat individuel en vue de protéger leurs proches.


De plus en plus de retraités le savent : ils ont la possibilité de garder leur « mutuelle » d’entreprise alors même qu’ils ont quitté la vie professionnelle. En effet, l’article 4 de la loi du 31 décembre 1989, dite « loi Évin » (en référence à Claude Évin, alors ministre des Affaires sociales et de la Solidarité), prévoit le maintien de la complémentaire santé collective aux salariés qui ont liquidé leurs droits à la retraite, et ce, jusqu’à leur décès. Le retraité dispose de la même couverture que lorsqu’il était actif, à la différence que son ex-employeur ne prend plus en charge au moins 50% de la prime et qu’il peut se voir appliquer une majoration qui ne peut, toutefois, excéder 50% du montant de la cotisation.

En revanche, ce mécanisme de « portabilité » n’existe pas pour les autres garanties de prévoyance. La loi contraint les employeurs à souscrire pour leurs cadres un contrat de prévoyance intégrant au minimum une garantie décès, et de nombreuses conventions collectives rendent obligatoires une telle couverture, cette fois-ci pour l’ensemble des salariés employés par les entreprises du secteur concerné. Mais si la grande majorité des salariés français se retrouvent ainsi assurés contre les risques d’invalidité et de décès, ce n’est plus le cas une fois qu’ils sont partis à la retraite.


Une couverture limitée ou non dans le temps

Or, le décès d’un retraité peut avoir un impact financier important pour ses proches, a fortioris’il a encore des personnes à charge. Il a donc intérêt à souscrire, de son vivant, à un contrat individuel de prévoyance. Celui-ci peut prendre la forme d’une assurance temporaire décès. Comme son appellation l’indique, il s’agit d’une couverture qui prévoit le versement d’un capital ou d’une rente aux personnes désignées par le souscripteur si ce dernier décède durant une période définie (par exemple, le temps que les enfants finissent leurs études).

L’assurance vie entière s’applique, elle, sans limitation dans le temps. Le capital ou la rente seront, quoi qu’il arrive, versés au décès de l’assuré, y compris si celui-ci a lieu tardivement. Cette couverture est particulièrement utile lorsque le conjoint ne travaille pas ou perçoit une petite retraite ou si le retraité a un enfant mineur ou handicapé.


Ne pas oublier l’assurance obsèques et l’assurance dépendance

Le retraité peut également souscrire une assurance obsèques. Il s’agit d’une assurance vie entière affectée spécifiquement, comme son nom l’indique, au financement des funérailles. Elle évite aux proches de devoir payer les frais funéraires, souvent très onéreux. Le retraité peut opter pour une assurance obsèques en capital ou en prestations. La première prévoit, au décès de l’assuré, le versement d’une somme au(x) bénéficiaire(s) désigné(s), tandis que la seconde attribue le capital à une entreprise de pompes funèbres qui s’engage à honorer un cahier des charges précis établi avec le souscripteur.

Enfin, de plus en plus de contrats collectifs de prévoyance intègrent une garantie dépendance. Si le salarié perd son autonomie, une rente lui est alors servie. Là aussi, il peut être judicieux d’adhérer à une garantie individuelle une fois retraité, sachant que le risque de dépendance augmente avec l’âge et que les coûts des aides à domicile ou d’un hébergement en maison de retraite médicalisée sont très élevés.