L'aidant est la personne qui vient régulièrement en aide,  à titre non professionnel, à une personne de son entourage qui ne peut effectuer seule tout ou partie des activités de la vie quotidienne. Cette aide peut prendre plusieurs formes : activités domestiques, gestion du budget, hygiène et soins, soutien moral, aide à la communication...Elle peut être prodiguée pour une période plus ou moins longue, de façon ponctuelle ou permanente. L'aidant peut être le parent, l'enfant, le conjoint, le partenaire de vie, mais aussi un voisin, un ami. La personne aidée peut être une personne âgée, malade ou handicapée, un adulte ou un enfant. 


Oui les aidants sont une grande famille... 11 millions de membres mais qui ne se connaissent pas, et même souvent ne se reconnaissent pas eux-mêmes en tant qu'aidant.es. Un nouveau plan de soutien aux aidants a été présenté en octobre 2023... ambitieux du point de vue du gouvernement, totalement insuffisant pour les membres du collectif Je t'Aide.

En tout état de cause, nous nous ferons l'écho de la mise en place des mesures annoncées, au fur et à mesure de leur mise en place concrète.  Pour notre part, nous avons consacré à la question des aidants de nombreux articles, que l'on peut retrouver en s'aidant de l'index thématique de nos publications.

Dans les prochains mois, nous souhaitons poursuivre notre engagement auprès de celles et ceux qui aident. Nous avons choisi de le faire dans une optique d'approfondissement de chaque typologie d'aidant, afin que chacun.e puisse s'identifier et trouver des informations qui peuvent l'aider.

Ces informations seront pratiques, non théoriques. En effet, nombre d'aidant.es constatent l'écart qu'il y a entre les informations diffusées (la théorie) et la mise en œuvre des aides ou soutiens à l'aidant.e (la pratique).

 

Nous nous attacherons donc à souligner les points positifs, mais aussi, à chaque fois qu'elles existent, les limites de tel ou tel dispositif conçu pour les aidant.es.

Nous le ferons en nous inspirant du célèbre «Jeu des 7 familles», afin de permettre aux personnes concernées d'approfondir la connaissance de la famille à laquelle elles pourront s'identifier.

A noter que l'on peut appartenir à plusieurs familles ! C'est même très souvent le cas.

 

Nous avons distingué 7 familles d'aidant.es :

 

  • les salariés-aidants
  • les fils/filles aidant.es
  • les pères/mères aidant.es
  • Les conjoint.es aidant.es
  • Les jeunes aidant.es
  • Les multi-aidant.es
  • Les aidant.es à distance.

 

Enfin, s'il n'appartient pas au jeu des 7 familles, il est cependant un aidant auquel nous dédierons un article spécial, c'est «l'aidant.e mistigri». C'est celui ou celle, qui, quelle que soit sa famille de rattachement se retrouve seul.e à assurer l'aide et à prendre toutes les décisions.

 

Sans attendre, dans la famille Aidant nous demandons...

  

Le salarié-aidant

Dans la famille des aidant.es, le salarié-aidant est une personne en situation d'emploi (au sein d'une entreprise, de la fonction publique, ou encore travaillant pour son compte). Il/elle doit donc cumuler ses journées d'activité professionnelle avec l'aide apportée à un proche malade, handicapé ou âgé, adulte ou enfant. Cette situation concerne près de 20 % de la population active. On considère qu'environ 60 % des proches aidants sont dans cette situation.

Les difficultés qui découlent de ce double rôle sont nombreuses. On citera notamment :

  • fatigue et stress accrus,
  • peur d'évoquer le problème auprès de l'entreprise par crainte d'une stigmatisation,
  • jours de congés pris pour se dédier au rôle d'aidant.e,
  • absentéisme (arrêts maladie pour pouvoir s'occuper du proche aidé),
  • présentéisme (présence au travail, mais esprit occupé par les problèmes liés au rôle d'aidant.e),
  • refus d'une promotion pour sauvegarder le temps nécessaire à dédier au proche aidé etc.

 

Si dans certaines grandes entreprises des dispositifs spécifiques de soutien aux salariés-aidants ont été mis en place, ces expériences modèles sont encore loin d'être répandues.

Dans les petites entreprises les possibilités de soutien ne sont évidemment pas les mêmes, ce qui n'empêche pas certaines de se montrer à l'écoute de leur salarié-aidant.

C'est donc une grande diversité de sensibilité à la question des salariés-aidants qui prévaut au sein des entreprises en général.

 

Des mesures législatives ont été prises cependant pour soutenir les salariés-aidants :

  • Le congé de proche aidant indemnisé : un progrès certain, mais il faut souligner que ce congé ne concerne que les aidants d'un proche âgé ou handicapé, pas les aidants d'un proche malade.

Il exclut donc tous les salariés qui accompagnent par exemple leur conjoint victime d'un accident, ou atteint d'une maladie grave ou chronique. Lire ici les conditions d'accès au congé de proche aidant.

 

  • Le congé de présence parentale qui concerne spécifiquement les parents d'un enfant de moins de 20 ans atteint d'une maladie ou d'un handicap ou victime d'un accident grave.

 

 

 

Ajoutons à cette liste la possibilité pour les salariés d'une entreprise de faire un don de jours de repos à un.e ollègue concerné.e par l'accompagnement d'un proche.

Il s'agit là d'une possibilité reposant sur la solidarité, qui n'a donc rien de systématique, mais qui n'est pas à négliger. 

Enfin, malgré une première expérimentation décevante, le gouvernement a annoncé dans sa stratégie de mobilisation et de soutien aux aidants 2023/2027 vouloir favoriser la VAE (Validation des acquis par l'expérience) pour les aidant.es. Pour l'heure cet aspect n'est pas développé, mais nous y reviendrons si des précisions sont données ultérieurement sur la mise en œuvre de la mesure.

 

Pour approfondir, lire aussi nos dossiers :

 


ARTICLES N° 118 et 119: La Maison des Aidants® Association Nationale / ANPERE