Parmi les quinquas et sexagénaires en activité, plus de sept sur dix se disent préoccupés des conséquences de la crise sanitaire sur leur future pension de vieillesse.


Pour les seniors, l’épidémie de coronavirus n’a pas seulement changé leur vie, elle risque aussi de bouleverser leur retraite. C’est ce qui ressort du sondage publié le 12 octobre 2020 et réalisé par l’institut OpinionWay auprès de 2.000 Français actifs âgés de 50 à 62 ans pour le compte de l’Assurance retraite et de l’Agirc-Arrco. Chez ces personnes qui sont plus ou moins à 10 ans de leur départ à la retraite, 71% déclarent se poser des questions sur l’impact du Covid-19 sur leurs futures pensions.

Il faut dire qu’un peu plus d’un quart des quinquas et sexagénaires interrogés ont connu ou connaissent une période de chômage, d’activité partielle (la nouvelle appellation du chômage technique) ou une baisse de rémunération à cause de la crise sanitaire. Dans chacune de ces situations, les actifs cotisent moins et se constituent donc moins de droits à la retraite. Du coup, 51% des sondés disent que ce contexte pourrait les inciter à revoir leur projet de retraite.


Intérêt pour les dispositifs de fin de carrière

Un tiers des seniors avouent avoir déjà commencé à réfléchir sérieusement à leur départ à la retraite. Le taux grimpe à 54% chez les artisans, les commerçants et les chefs d’entreprise, particulièrement impactés par le Covid-19. Les répondants souhaitent à 89% partir avec une retraite leur assurant un niveau de vie suffisant. Il semble donc que les seniors soient prêts à travailler plus longtemps, en vue de percevoir une pension complète (sans décote).

Le contexte actuel pousse également 70% d’entre eux à s’interroger sur les dispositifs de fin de carrière, comme la retraite anticipée pour carrière longue (RACL) ou la retraite progressive. La RACL permet aux actifs, ayant commencé à travailler avant l’âge de 20 ans et qui justifient de leur durée d’assurance (le nombre de trimestres de cotisation requis pour toucher une pension à taux plein), de liquider leurs droits avant 62 ans, soit l’âge minimum de départ à la retraite. La retraite progressive permet, elle, de travailler à compter de 60 ans à temps partiel, tout en percevant une fraction de sa pension.


Les femmes plus soucieuses que les hommes

Près des trois-quarts (74%) des femmes de plus de 50 ans se montrent intéressées par les dispositifs de prolongation d’activité, comme la surcote (une majoration appliquée sur les pensions lorsque la durée d’assurance est dépassée) ou le cumul emploi-retraite (qui permet de cumuler ses pensions et un revenu d’activité à la retraite), contre seulement 66% des hommes quinquas et sexagénaires. Les assurées ont, il est vrai, souvent des carrières plus hachées que leurs homologues masculins et perçoivent des retraites en moyenne 30% moins élevées.

Les seniors ont sans doute raison de se préoccuper des conséquences de la pandémie de coronavirus sur la retraite. Dans une note diffusée le 15 octobre 2020, le Conseil d’orientation des retraites (COR) estime que la crise provoquée par le Covid-19 va ajouter 5 milliards d’euros de déficit par an au système français des retraites dans les années à venir. Fin 2020, le « trou » devrait dépasser le montant historique de 25 milliards d’euros.


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