Depuis le 1er septembre, les personnes qui aident régulièrement un proche malade, handicapé ou dépendant sont affiliés à un régime de retraite spécifique.


 

Les aidants familiaux disposent désormais d’un régime de retraite propre. La dernière réforme des retraites a, en effet, créé l’assurance vieillesse des aidants (AVA), entrée en vigueur depuis le 1er septembre 2023. Grâce à l’AVA, les personnes, qui aident au quotidien un proche (enfant, parent, grand-parent, conjoint, frère, sœur, oncle, tante, neveu, nièce...) souffrant d’une maladie, d’un handicap ou d’une perte d’autonomie, peuvent se voir octroyer jusqu’à huit trimestres de retraite « gratuits » (l'équivalent de deux ans de cotisation).

En réalité, avant même la création de l’AVA, certains aidants bénéficiaient déjà de trimestres sans contrepartie de cotisation, grâce à l’affiliation à l’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF). Conçue à l’origine pour permettre aux pères et (surtout) aux mères qui ne travaillent pas pour élever leur(s) enfant(s) de cotiser à la retraite, l’AVPF a progressivement été étendue aux aidants familiaux. Le 1er septembre, non seulement les aidants affiliés à l’AVPF ont basculé à l’AVA, mais d’autres profils d’aidants sont désormais éligibles.


Les aidants « non-cohabitants » couverts

Parmi les ex-affiliés à l’AVPF rattachés aujourd’hui à l’AVA, on trouve les parents d’enfants avec un taux d’incapacité permanente (IP) d’au moins 80% et les bénéficiaires de l’allocation journalière de présence parentale (AJPP), versée aux parents d’enfants gravement malades, accidentés ou handicapés. Y ont été ajoutés les bénéficiaires du congé de proche aidant (CPA), qui permet à un salarié ou à un fonctionnaire de cesser temporairement de travailler pour s’occuper d’un proche handicapé ou dépendant, puis ceux de l’allocation journalière du proche aidant (AJPA), créée après le CPA et versée aux actifs qui arrêtent ou réduisent leur activité professionnelle pour aider une personne en situation de handicap ou de perte d’autonomie.

En plus de ce public, les parents d’enfants dont le taux d’IP est inférieur à 80%, mais qui sont éligibles au complément de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH), sont désormais affiliés à l’AVA. Idem pour les aidants d’adultes handicapés ne résidant pas avec eux. En 2022, 70% des aidants ne vivaient pas avec la personne aidée. Enfin, l’AVA couvre aussi les aidants ne présentant pas de lien familial, mais uniquement « un lien stable et étroit », avec l’aidé. Selon le gouvernement, environ 40.000 nouvelles personnes vont bénéficier, chaque année, de l’élargissement du périmètre instauré par l’AVA.


Une retraite à taux plein maintenue à 65 ans

À savoir : depuis 2014, les actifs qui ont réduit ou cessé leur activité pour s’occuper d’un enfant, d’un parent ou d’un proche handicapé pendant au moins 30 mois peuvent partir à la retraite à taux plein deux ans plus tôt que le régime commun. Ainsi, même s’ils n’ont pas validé le nombre de trimestres requis dans leur génération pour toucher une pension complète, ils ne subissent pas de minoration s'ils liquident leurs droits à 65 ans (au lieu de 67 ans). Ce dispositif n’a pas été modifié par la réforme des retraites de 2023, qui a maintenu l’âge d’annulation de la décote à 67 ans, contrairement à l’âge légal (l’âge minimum de départ) repoussé progressivement de 62 à 64 ans.

 


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