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Retraite 20 juillet 2023

Retraites : plus de dépenses à long terme ?


En décalant l’âge minimum de départ, la dernière réforme des retraites va engendrer un surcoût en 2070, estime un aéropage d’experts dans un récent rapport.


C’est ce qui s’appelle enfoncer le clou. Alors que le Conseil d’orientation des retraites (COR) anticipe que, en dépit de la dernière réforme des retraites, le déficit du système des retraites sera compris entre 5 et 8 milliards d’euros en 2030, le Comité de suivi des retraites (CSR) estime, dans son dixième avis rendu public le 13 juillet 2023, que la réforme va engendrer un surplus de dépenses de l’ordre de 9,5 milliards d’euros en 2070.

Le CSR ne remet pas en cause le rapport du COR. Et pour cause : ce cénacle de cinq experts reconnus des retraites, créé par la réforme de 2014, a pour mission de rendre un avis, tous les ans, sur les objectifs financiers et d’équité du système français des retraites à partir des projections du COR. Ce que le CSR ajoute aux analyses du Conseil, c’est que la réforme des retraites, promulguée le 15 avril dernier et qui va entrer en vigueur à compter du 1er septembre prochain, va entraîner des dépenses supplémentaires.

Des conséquences onéreuses

En décalant de 62 à 64 ans l’âge légal de départ (l’âge à partir duquel les Français sont autorisés à liquider leurs droits à la retraite), la réforme oblige les actifs à travailler, et donc à cotiser, plus longtemps. Du coup, leur retraite va être plus élevée, d’autant que les rémunérations sont généralement plus importantes en fin de carrière. En outre, la réforme de 2023 instaure des mesures coûteuses.

C’est particulièrement le cas de la pension minimum. Les futurs retraités, mais également actuels, vont percevoir 85% du Smic net (soit environ 1.200 euros brut) s’ils disposent de tous leurs trimestres de cotisation et ont perçu le Smic durant leur vie professionnelle. Enfin, le recul de deux ans de l’âge légal va augmenter le nombre de seniors au chômage, ainsi que les arrêts maladie et les pensions d’invalidité. Le CSR rappelle que la réforme des retraites de 2010, qui avait reporté l’âge légal de 60 à 62 ans, avait également généré de tels surplus de dépenses.

Des recettes supplémentaires également

Pour autant, le Comité n’en conclut pas que la réforme de 2023 est mauvaise. Non seulement il souligne, comme le COR, que le déficit en 2030 aurait été deux fois plus élevé sans la réforme, mais que celle-ci va se traduire par davantage de recettes. Outre les cotisations vieillesse supplémentaires, elle va augmenter la richesse nationale (puisque les Français vont travailler plus longtemps) et, par ricochet, la consommation et les impôts.

Dans sa conclusion, le CSR regrette que le système universel de retraite, promis par Emmanuel Macron lors de son premier quinquennat, n’a pas pu aboutir, car il aurait permis une équité entre les assurés. Le Comité reconnait que le chantier était difficile à mettre en place. Il propose de faire évoluer le système automatiquement en fonction de l’augmentation de l’espérance de vie, afin d’éviter de devoir régulièrement adopter des réformes « paramétriques » (qui modifient les paramètres), à l’image de celle de 2023.


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