Un rapport de santé de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), intitulé « Panorama de santé : Europe 2022 » publié le 5 décembre, révèle les nombreux effets de la pandémie de Covid sur la santé des européens en général et des français en particulier. Retour sur les six principaux résultats de cette enquête.


 

Des dépenses de santé qui explosent

Dans la foulée de la pandémie, en 2021, les dépenses de santé en Europe ont bondi de 8,5% en termes réels, ce qui représente la plus importante croissance observée au cours des 30 dernières années. En proportion du PIB, ces dépenses sont ainsi passées de 11,1% en 2019 à 12,2% en 2020 puis à 12,4% en 2021. Si les dépenses hospitalières et les soins de ville sont mis en avant pour rendre compte de cette hausse, celle-ci s’explique principalement par le renforcement de la campagne de dépistage et du démarrage de la campagne de vaccination contre le Covid-19. Bien que la tendance soit la même dans la plupart des pays européens, la France occupe la 2èmeposition après l’Allemagne quant à la part des dépenses de santé dans le PIB.

 

L’espérance de vie en baisse

Autre triste record battu en 2021 : la plus forte baisse d’espérance de vie enregistrée en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale avec plus d’un an d’espérance de vie en moins par rapport au niveau d’avant la pandémie. Même si avec 171 000 morts, la France a été le deuxième pays le plus touché après l’Italie, l’espérance de vie dans l’Hexagone a toutefois été moins affectée qu’au niveau européen puisqu’elle n’a baissé « que » de 0,5 ans entre 2019 et 2021 contre 3,7 ans par exemple en Bulgarie.

 

La santé mentale des jeunes en berne

Comme dans tous les pays européens, la santé mentale de la population française a été particulièrement impactée par la pandémie. Avec deux fois plus de jeunes de 18-24 ans touchés par des symptômes de dépression - 20% pendant la pandémie contre 10% avant - force est de constater le très fort impact de la pandémie sur les jeunes. D’ailleurs, de récentes statistiques indiquent qu’en septembre 2022, la proportion de jeunes présentant des troubles dépressifs restait toujours deux fois plus élevée qu’avant la pandémie. Côté adulte, la situation n’est guère meilleure puisqu’après avoir culminés à plus de 20% pendant les confinements, les symptômes dépressifs dans cette population ne sont tombés qu’à 15% en mai 2022, alors qu’ils se situaient à 13,5% avant la pandémie.

 

Un ralentissement de l’activité physique

SI la pandémie a eu un impact évident sur la santé mentale, elle a aussi profondément bouleversé l’activité physique des français. Une enquête réalisée pendant le premier confinement en avril 2020 sur 4000 adultes révélait en effet que 45% d’entre eux reconnaissaient une réduction de leur activité physique, et 59% une augmentation de leur temps d’écran. Selon une autre enquête réalisée en France, 42% auraient par ailleurs déclaré que leurs enfants, du fait de l’ennui, mangeaient davantage et moins bien qu’avant la pandémie.

 

Des soins désorganisés

Prestations de soins de santé primaire, programmes de dépistage, traitement du cancer : la pandémie a également eu un impact très fort sur l’organisation des soins partout en Europe. En France, comme d’ailleurs au Luxembourg, en République Tchèque, en Belgique ou au Danemark, plus de 40% des personnes atteintes d’une maladie chronique ont ainsi vu certains de leurs soins annulés ou reportés. A noter toutefois : l’essor des téléconsultations a permis de compenser en partie dans de nombreux pays la baisse des consultations médicales en personne pendant la pandémie.

 

Une vaccination contre la grippe inégale d’une année sur l’autre

Alors que la pandémie semblait avoir favorisé une hausse de la vaccination contre la grippe saisonnière chez les personnes de plus de 65 ans, avec un taux de 60% et une augmentation de 8 points au cours de la campagne 2020-2021 par rapport à celle de 2019-2020, des inquiétudes se font jour quant à la campagne actuelle. Débutée le 18 octobre, cette dernière est marquée par un démarrage plus lent qui laisse craindre un retour à un niveau de couverture d’avant la pandémie d’environ 50% quand l’OMS fixe à 75% le seuil de couverture vaccinale contre la grippe saisonnière pour les personnes à risque.


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