Alors que l’opinion s’était préparée à un reconfinement imminent, le choix de l’exécutif de s’orienter plutôt vers des mesures sanitaires renforcées en a surpris plus d’un. Et pour cause, là où certains craignaient de voir les écoles fermées à nouveau et la mise en place d’un confinement « très serré », on nous annonce la fermeture des frontières françaises aux personnes venant de pays extérieurs à l’UE et celle des grands centres commerciaux non alimentaires. Alors, pari risqué ou choix assumé ? Quelques éléments de réponse.
Un équilibre à trouver
Depuis le début de l’épidémie, la notion de « ligne de crête » à tenir a souvent été convoquée par les responsables politiques pour justifier le choix des mesures mises en place. Après le premier confinement, l’idée pour l’exécutif était ainsi de trouver un chemin entre le « risque d’une deuxième vague » et « l’asphyxie collective ». Aujourd’hui, l’enjeu est sensiblement le même. Comme l’a rappelé récemment Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, il semblerait en effet qu’il existe un chemin pour éviter le confinement, « pas une autoroute, mais un chemin réel » qu’il faut essayer d’emprunter pour saisir « le moindre jour de confinement qu’on peut éviter aux français ».
Pas encore d’explosion de l’épidémie
Ce chemin possible, c’est aux efforts de tous qu’on le doit. En effet, contrairement à ce que l’on peut observer dans nombre d’autres pays, on n’enregistre pas encore en France d’explosion de l’épidémie. Si nous sommes sur ce que les observateurs appellent un « plateau haut », force est de constater que l’épidémie n’est pas encore hors de contrôle et que nos services de réanimation, bien que mis à mal, ne sont pas encore saturés. Notant même une « légère décélération » des contaminations, Olivier Véran, le ministre de la Santé, n’exclut pas que nous puissions peut-être éviter la troisième vague de l’épidémie craint de tous en raison des effets possibles du variant anglais.
Un choix assumé
Beaucoup de conditionnels donc malgré tout qui inquiètent un certain nombre d’observateurs. Ne serait-on pas en train de jouer la santé des français sur un coup de poker ? Pour l’exécutif, la réponse est clairement non. Le gouvernement fait des choix en tentant au maximum de maintenir l’équilibre entre la nécessité de renforcer les contrôles du respect des règles sanitaires et la confiance faîte au français. Son porte-parole précise tout de même que, si aucune date n’a pour l’instant été fixée pour un possible reconfinement, il n’en demeure pas moins que les chiffres de l’épidémie sont scrutés au jour le jour. Affaire à suivre donc.