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Aidants 7 mai 2019

Aidant à distance - Partie 1


L'éloignement géographique entre aidant et proche aidé correspond souvent aux relations d'aide enfants/parents âgés. Avec l'allongement de la durée de la vie, et de celle de la vie active, ce type de situation sera probablement de plus en plus fréquent. La distance peut générer de l'inquiétude pour qui doit veiller sur des parents âgés. Pour ne pas ajouter un stress supplémentaire à l'aidant, ou un sentiment de culpabilité, quelques conseils peuvent être suivis. Ceux-ci valent d'ailleurs même lorsque la distance est courte, car ils peuvent faire gagner en efficacité dans l'aide que l'on apporte à un proche fragilisé.


Les problèmes spécifiques qui se posent à l'aidant à distance

Le lien entre aidant et proche aidé se fait généralement par téléphone, ou par vidéo-communication. 

Même rapprochés, ces contacts ne permettent pas de bien évaluer la situation de son parent âgé, ou du couple de parents :

  • Il est plus difficile de comprendre les besoins,
  • On peut s'inquiéter sur la base d'impressions laissées par la conversation au téléphone,
  • On peut se préoccuper d'une fatigue ou d'un moral bas,
  • On craint de ne pas repérer des signaux d'alerte,
  • On pense parfois au pire...

 

Le fait de ressentir une limite dans notre capacité d'action vis à vis du proche génère de l'incertitude, source d'angoisse.  Mais cela n'est pas inéluctable, et l'on peut apporter des solutions pour améliorer la sérénité de l'aidant, et celle de l'aidé.

Le meilleur moyen pour à la fois apaiser les craintes et apporter une aide efficace est de se donner les moyens de gérer la situation.

 

Mettre en place une gestion efficace de l'aide

Quelques mots-clefs permettent de poser les bases d'une gestion efficace de l'aide à distance :

  • organisation
  • anticipation et planification
  • sécurisation
  • communication
  • réseau de soutien

En abordant en détail ce que ces notions recouvrent, vous pourrez repérer ce que vous avez déjà mis en place et ce que vous pourriez mettre en place.

 

L'organisation 

Une bonne organisation commence par l'évaluation des besoins du proche. Sont-ils bien couverts ? Voici à titre d'exemple quelques questions à se poser :

  • Les heures d'aide-ménagère sont-elles suffisantes ?
  • Faut-il envisager de demander le passage d'une infirmière pour préparer le pilulier, ou pour la toilette ?
  • S'il y a plusieurs intervenants à domicile, le planning est-il bien pensé pour que la semaine soit couverte de façon homogène ?
  • Connaissez-vous les intervenants au domicile, et avez-vous leurs coordonnées ?...

Cela va permettre de mettre en agenda et de suivre les interventions extérieures.

 

L'anticipation/planification

Anticiper et planifier permettent d'avoir une vision à plus long terme. Cela contribue à rassurer l'aidant et l'aidé. Voici quelques exemples de mesures simples à prendre :

  • Anticiper, dans la mesure de ce qui est prévisible, les prises de rendez-vous (médicaux notamment), les coordonner entre elles et avec les interventions à domicile.

  • Prévoir à l'avance les petits travaux d'entretien du jardin ou de la maison (chaudière par exemple).

  • Repérer qui peut intervenir pour des dépannages, afin de ne pas être pris au dépourvu si survient un problème.

  • Prévoir les échéances des factures à régler, et si possible mettre en place le prélèvement automatique...

 

La sécurité de la personne et du domicile

Profitez d'une visite pour faire le point sur les aspects de sécurité. Par exemple :

  • Établir une liste de tous les contacts utiles à la personne aidée, et la rendre accessible ou l'enregistrer dans le répertoire téléphonique 

  • Mettre en évidence les contacts d'urgence

  • Prévoir un équipement en aides techniques si nécessaire (canne, outils ménagers adaptés...)


Pour approfondir le thème de la sécurité, lire le dossier Domicile des seniors

Organiser, anticiper, planifier et sécuriser permettent de réduire l'incertitude de l'aidant, tout en donnant à la personne âgée une meilleure maîtrise de son environnement. Les mesures à prendre dans ce sens doivent se mettre en place au travers du dialogue avec la personne fragilisée et, le cas échéant, les autres membres de l'entourage, tout en gardant à l'esprit les valeurs positives : 

  • de préservation de l'autonomie,
  • de respect de la liberté de la personne âgée.

Prochainement, le second volet de cet article abordera les questions de communication et de réseau de soutien, aspects tout aussi importants de l'aide à distance.


ARTICLE LMA/ANPERE N° 20 MAI 2019

 

 

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