L’âge, un facteur incontournable
Avec les années, nos artères perdent progressivement de leur élasticité, le système artériel devient plus rigide et la pression augmente mécaniquement. Ainsi 80 % des personnes hypertendues sous traitement ont plus de de 55 ans. Les femmes sont particulièrement concernées au moment de la ménopause, les variations hormonales favorisant une hausse de la tension. D’où l’importance d’un dépistage régulier à cette période clé de la vie. Pour mesurer sa tension artérielle, il est recommandé de prendre trois mesures le matin, trois le soir, pendant trois jours. Idéalement, le résultat ne doit pas dépasser en moyenne 135/85 millimètres de mercure (mmHg). À noter : après 80 ans, le seuil toléré pour la pression systolique (la première valeur) est légèrement relevé à 145 mmHg, car le vieillissement modifie naturellement la réponse des artères.
Surpoids : quelques kilos en trop suffisent à faire monter la tension
Autre facteur de risque majeur : le surpoids. Les études sont unanimes et les médecins le constatent tous les jours : perdre du poids améliore la tension. Ainsi, 5 kilos perdus entraînent en moyenne une diminution de 5 mmHg de la pression systolique. Ce bénéfice est d’autant plus important que l’excès de poids s’accompagne souvent d’autres risques cardiovasculaires tels que l’excès de cholestérol, le diabète, l’inflammation chronique. D’où la nécessité d’une hygiène de vie globale, alliant activité physique régulière et alimentation équilibrée.
Le sel, ennemi discret mais redoutable
Charcuteries, fromages, pains, plats préparés, sauces : le sel est omniprésent dans notre alimentation. Or, au-delà de 12 grammes par jour, sa consommation fait grimper la pression artérielle, à raison d’environ +1 mmHg pour chaque gramme de sel excédentaire. Un seul repas très salé peut suffire à provoquer une poussée tensionnelle ! Cependant, nous ne réagissons pas tous de la même manière. Une étude chinoise de grande ampleur réalisée en 2021 a montré qu’une partie de la population présente une sensibilité accrue au sodium, avec un risque d’hypertension majoré de 43 %. À l’avenir, des tests génétiques pourraient permettre d’identifier ces profils sensibles. Pour l’heure, réduire le sel reste un geste essentiel… mais pas toujours suffisant : seules 40 % des personnes hypertendues voient leur tension baisser significativement après une restriction sodée. Si aucune amélioration n’apparaît au bout d’une à deux semaines, un traitement médicamenteux doit alors être envisagé.
Hérédité, reins et glandes surrénales : quand le corps dérègle la pression
Dans de nombreux cas, l’hypertension a une dimension génétique. Une personne dont les parents ont été diagnostiqués jeunes (avant 45 ans) doit surveiller sa tension plus précocement, dès l’âge de 20 ans. Ce terrain familial ne signe pas une fatalité, mais impose une vigilance accrue. Certaines maladies, jouant un rôle clé dans la régulation du sel et de l’eau, peuvent également être en cause, notamment celles touchant les reins. De même, un dysfonctionnement des glandes surrénales peut entraîner une hypertension secondaire. Un indice révélateur : un taux de potassium anormalement bas à la prise de sang. Dans ce cas, réaliser un bilan est indispensable.
Tabac et stress : des effets réels mais temporaires
Fumer une cigarette provoque une élévation modérée et temporaire de la tension pendant une vingtaine de minutes. Le tabac n’est donc pas un facteur direct d’hypertension chronique, mais il endommage les artères et multiplie les risques cardiovasculaires… ce qui justifie pleinement d’arrêter. Quant au stress, il entraîne des pics ponctuels de pression, notamment avec l’« effet blouse blanche » au cabinet médical. C’est pourquoi une seule mesure ne suffit jamais : l'automesure à domicile, sur plusieurs jours, permet d’obtenir une image plus fidèle de sa tension réelle.
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