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Aidants 13 avril 2022

Quelle place pour les aidants dans la campagne présidentielle 2022 ?


L'aidant est la personne qui vient régulièrement en aide,  à titre non professionnel, à une personne de son entourage qui ne peut effectuer seule tout ou partie des activités de la vie quotidienne. Cette aide peut prendre plusieurs formes : activités domestiques, gestion du budget, hygiène et soins, soutien moral, aide à la communication... Elle peut être prodiguée pour une période plus ou moins longue, de façon ponctuelle ou permanente. L'aidant peut être le parent, l'enfant, le conjoint, le partenaire de vie, mais aussi un voisin, un ami. La personne aidée peut être une personne âgée, malade ou handicapée, un adulte ou un enfant.


Quelle place pour les aidants dans les programmes des candidats ? C'est la question que s'est posée le Collectif Je t'Aide... et à laquelle il a tenté de répondre en passant au crible les programmes des candidat.es.

Pour ce faire, le collectif a suivi les débats publics et les interviews des candidats, afin d'y repérer si et comment la question des aidants a été abordée.

Le terme «aidant» n'est prononcé que par un candidat sur deux

Sur les douze candidats qui concourent à l'élection présidentielle, un sur deux évoque clairement le terme «aidant», et propose des mesures pour baisser les coûts liés à l'aide. Cependant la question du répit est abordé par un seul, et celle de la prise en compte du rôle d'aidant dans le calcul de la retraite par deux candidats.

Le journal Le Monde, dans un article en date du 16 février 2022,  s'est livré à une comparaison thématique des propositions des candidat.es. On y voit la question des aidants abordée plus souvent que selon l'analyse du collectif Je t'Aide, sans toutefois être très développée (voir article Le Monde : choisir la thématique «société», puis «statut des aidants familiaux»).

On semble dans l'ensemble très loin du plan Agir pour les aidants, lancé en octobre 2019... et retombé tout aussi vite, la crise sanitaire prenant peu après le devant de la scène.

Ce plan très abouti qui devait se déployer sur la période 2020/2022, sera t-il remis à l'ordre du jour par le ou la futur.e président.e ?

On peut relire à ce sujet notre article publié en septembre 2021 «Agir pour les aidants : où en est aujourd'hui la stratégie de mobilisation et de soutien ?»

 

 

Des propositions plus nombreuses sur le thème de la perte d'autonomie

 

Toujours selon le collectif Je t'Aide, les candidat.es semblent mieux maîtriser la question du handicap, de la maladie ou de la perte d'autonomie. «Déconjugaliser» l'AAH* est une proposition partagée par la plupart des candidat.es.

Rappelons que cette question avait été débattue en décembre 2019, suite à une proposition de loi qui prévoyait que le calcul du montant de l'AAH soit dissocié des revenus du conjoint (concubin ou partenaire de PACS**). Le projet de loi n'avait finalement pas abouti.

Mais la question est revenue à l'ordre du jour en début d'année 2021, soutenue par une pétition en ligne de plus de 100 000 signatures, déposée auprès du sénat.

Déconjugaliser et augmenter l'AAH* est donc une question à forte notoriété, ce qui explique qu'elle soit largement présente présente parmi les propositions des candidat.es.

On note que les termes de «revalorisation» et d'«augmentation» reviennent souvent, que ces notions se rapportent :

  • aux métiers de l'aide, notamment aux personnes âgées,
  • aux prestations sociales visant au maintien de l'autonomie,
  • aux personnels dans les Ehpad...

La question des MDPH**** et de la simplification des démarches est quant à elle évoquée par trois candidat.es.

Rappelons qu'il y a en France 12 millions de personnes handicapées, 13,7 millions de personnes âgées de plus de 65 ans, et 4 millions de malades du cancer... L'on n'est donc pas surpris qu'il y ait dans les programmes une attention particulière des candidat.es sur les thématiques de l'âge, du maintien de l'autonomie à domicile, du soutien au handicap...

Mais il y a aussi 11 millions d'aidants. Pour autant la question n'apparaît pas très clairement, ou dans toute sa complexité pour nombre de candidat.es.

Le Collectif Je t'Aide fait observer que

« Bien qu’il y ait un intérêt pour ce sujet, l’aidance semble être encore peu maîtrisée par les équipes de campagnes. Les aidant.es ne sont souvent pas compris comme un sujet de société à part entière, mais traités à partir de thématiques diverses telles que la santé, les questions liées au handicap, à la perte d’autonomie, ou encore à la famille

 

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Les dix propositions du Collectif Je t'Aide

 

Fidèle à son engagement pour les aidants, et considérant que la question n'y tient pas sa juste place, le collectif s'est invité dans la campagne présidentielle.

S'appuyant sur son expertise, sa proximité avec les aidants, sa vision d'ensemble de la question de l'aidance dans notre société, le collectif a interpellé les candidat.es, en exprimant dix propositions, dont certaines recoupent d'ailleurs des points des programmes, mais avec une vision moins parcellaire et plus ambitieuse sur les améliorations à apporter. 

Parmi ces propositions, figure la demande d'une actualisation des données sur les aidants.

Cette demande du collectif Je t'Aide revêt un enjeu stratégique : en effet seule une évalutation par les pouvoirs publics peut permettre d' «officialiser» l'existence  des aidants, et de donner à cette question sociétale la dimension politique qui lui fait toujours défaut.

(Rappelons en effet que l'enquête «Handicap-Santé-Aidants» réalisée par la DREES*, et qui avait alors permis d'évaluer à 8 millions le nombre d'aidants remonte à 2008. Aujourd'hui ce nombre est estimé à 11 millions, selon le baromètre annuel de la fondation April, mais aucune nouvelle étude n'a été décidée par les pouvoirs publics).

On peut retrouver ici les «Dix propositions du Collectif Je t'Aide aux candidat.es à l'élection présidentielle».

 

Savoir-faire valoir ses droits

Quel que soit le résultat des urnes, nous ne pouvons que souhaiter que le/la futur.e président.e saura donner à la question des aidants l'importance et les mesures qu'elle mérite. Nous espérons que des avancées importantes seront réalisées, notamment en réactualisant des projets prometteurs tels que le plan Agir pour les aidants.

Mais dans le présent, ici et maintenant, il est toujours utile de rappeler que des droits existent, tant pour les aidés que pour les aidants.

Dans un précédent article «Etre aidant : une question de savoir-faire ou de savoir-être», nous évoquions l'importance du savoir-être aidant. Mais s'il est un savoir-faire que l'aidant doit maîtriser, c'est bien celui de savoir recourir aux aides légales disponibles.

Cela n'est pas toujours le cas :

  • Une étude de la DREES**** en 2016 estimait que 20 à 28 % des personnes âgées ayant droit à l'APA* ne la demandent pas... alors que cette allocation permet de soutenir la personne âgée à domicile soulageant ainsi l'aidant de certaines tâches.

(Le droit à l'APA* en établissement est quant à lui bien mieux utilisé, probablement en lien avec le dossier d'admission en Ehpad)

On trouvera sur le Portail national d'information pour les personnes âgées et leurs proches toutes les informations utiles pour accéder à cette prestation.

 

*AAH : Allocation aux adultes handicapés

**PACS : Pacte civil de solidarité

***MDPH : Maison départementale des personnes handicapées

****DREES : Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques


ARTICLES N° 81 et N° 82 : La Maison des Aidants® Association Nationale / ANPERE

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