En novembre dernier, Claire Hédon, la Défenseure des droits, a lancé une nouvelle alerte quant à l’état de la santé mentale des jeunes en France mis à mal dans le contexte de crise sanitaire. Dans le rapport annuel sur les droits de l’enfant, elle insiste notamment sur le fait que, alors même que l’on enregistre une nette augmentation des troubles dépressifs, on constate une claire insuffisance de la prise en charge psychiatrique. Explications.


Augmentation des troubles anxieux et des phobies sociales

Les chiffres avancés dans le rapport quant à la hausse des troubles anxieux et des phobies sociales sont accablants. Suite au premier confinement, près de 20% des jeunes de 15-24 ans présentaient en effet des syndromes dépressifs alors que seuls 10% de cette même tranche d’âge étaient concernés en 2019. Plusieurs professionnels de santé alertent quant à eux sur l’aggravation des risques d’addiction aux écrans entrainée par la fermeture des établissements scolaires et sur les nombreuses conséquences engendrées par une perturbation des rythmes circadiens : troubles du sommeil, troubles alimentaires, troubles de la concentration, etc. Ils notent par ailleurs le paradoxe consistant à demander aux jeunes de limiter leur temps d’écran alors même qu’on leur impose de suivre des cours en ligne.

 

La santé mentale de l’enfant : une priorité publique

Conséquence naturelle de cette situation : l’explosion des demandes de consultations en pédopsychiatrie alors même que, du fait du manque de personnels dans les Centres médico-psychologiques et les centres psycho-pédagogiques, les délais pour obtenir un rendez-vous ne cessent de s’allonger. Certains parents doivent ainsi patienter six mois, parfois un an, pour obtenir un rendez-vous avec un psychologue. Or, faute d’une prise en charge rapide, les patients concernés courent le risque de voir des difficultés qui pourraient être résolues en quelques séances s’aggraver et entrainer des difficultés à l’âge adulte.

 

Des enfants livrés à eux-mêmes

Depuis le début de la crise sanitaire, nombreux sont donc les enfants qui ont eu le sentiment de ne pas être écoutés. Une impression parfois renforcée par le fait de se retrouver seuls toute la journée à la maison, livrés à eux-mêmes. Autre sujet, remonté auprès du Défenseur, sur lequel les enfants ne se sentent pas entendus : le harcèlement scolaire qui n’a de cesse de s’aggraver faute, côté institution scolaire, de savoir recueillir la parole de l’enfant.

 

Les recommandations du rapport

Fort de tous ces constats, le rapport propose donc 29 recommandations générales, visant notamment à permettre à chaque enfant d’accéder à des dispositifs d’accueil, à développer le soutien à la parentalité, à ouvrir des maisons d’adolescents dans chaque département.


Source : Cliquez-ici