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Aidants 30 juillet 2019

La médiation partie 2 : La (Ré)conciliation


De la discorde généralisée aux conflits de type «un contre tous» ou «guerre des clans», il n'est pas rare que la situation engendrée par la perte d'autonomie d'un proche produise, ou réactualise, des conflits familiaux. Dans le premier volet de cet article (L'aidant au sein des conflits familiaux), nous avons évoqué la variété des situations qui peuvent conduire à des divergences à propos de l'aide à prodiguer à la personne fragilisée. Dans cette seconde partie nous allons aborder la médiation familiale comme perspective de solution aux conflits.


De la médiation familiale à la médiation intergénérationnelle

La médiation familiale, inspirée des pratiques américaines et canadiennes, s'est tout d'abord développée en France  dans les situations de séparation ou divorce, avec comme enjeu la préservation de l'intérêt des enfants.

Le Conseil National Consultatif des Familles* en a donné en 2002 la définition suivante :

«La médiation familiale est un processus de construction ou de reconstruction du lien familial axé sur l’autonomie et la responsabilité des personnes concernées par des situations de rupture ou de séparation dans lequel un tiers impartial, indépendant, qualifié et sans pouvoir de décision – le médiateur familial – favorise, à travers l’organisation d’entretiens confidentiels, leur communication, la gestion de leur conflit dans le domaine familial».

Le médiateur familial est un professionnel titulaire du diplôme d'état de médiateur familial. Il exerce en libéral ou au sein d'une association. (à noter que certains avocats font aussi le choix de se qualifier en tant que médiateurs familiaux).

Le médiateur n'est pas un conciliateur et n'a pas pour rôle de trancher un conflit.

Mais il va créer les conditions de dialogueentre les parties prenantes, afin de leur permettre d'aboutir à des décisions consensuellesou de retrouver une situation apaisée

Aujourd'hui, le besoin se fait sentir d'une médiation orientée sur les problèmes familiaux liés à la perte d'autonomie d'un proche âgé.

On parle alors de médiation en situation de vieillissement, ou de médiation intergénérationnelle. Cette branche de la médiation devrait être amenée à se développer, voire à se spécialiser.

 

Le recours à un médiateur : avantages et limites

 

Faire appel à un médiateur familial présente l'avantage de confier à un tiers neutre le rôle d'organiser l'expression de chacune des parties et de favoriser l'écoute mutuelle.

Plusieurs séances sont généralement nécessaires pour cela.

 

Les avantages de recourir à cette formule sont nombreux :

 

  • garantie d'une prise de parole et d'une écoute impartiale de chaque membre de la famille,
  • reformulations afin d'éclaircir les malentendus,
  • approfondissements afin que ne subsistent pas des «non-dits»,
  • recherche de pistes de solutions aux problèmes, etc...

 

Cependant, pour que la médiation se mette en place, il faut qu'un (ou plusieurs) membre(s) de la famille en prenne l'initiative.

Ce pas étant franchi, il est ensuite nécessaire que chaque membre de la famille concerné adhère au principe et accepte de participer aux séances.

Il faut donc qu'il y ait au minimum le désir partagé de sortir du conflit.

 

Les séances ont en outre un coût que les parties prenantes doivent assurer, ou que l'une des parties accepte de prendre en charge. Les tarifs sont variables en fonction du contexte d'exercice du médiateur (libéral ou pour le compte d'une association conventionnée), et selon le cas, en fonction des revenus des personnes.

 

La crainte du refus des autres peut dissuader un Proche Aidant d'initier une démarche de médiation. Pourtant nombreuses sont les situations qui connaissent un dénouement favorable grâce à cette formule.

Non seulement des solutions concertées peuvent être mises en place dans le souci du bien-être du proche aidé, mais les relations familiales s'en trouvent par la suite améliorées.

 

* aujourd'hui Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge

 


Pour aller plus loin :

 

  • Site de la Fenamef (Fédération Nationale de la Médiation et des Espaces Familiaux)

  • Site de l'Apmf (Association Pour la Médiation Familiale)

  • Certaines UDAF (Unions Départementales des Associations Familiales) proposent des services de médiation familiale. 

  • Enfin, lorsque les conflits proviennent de la perspective de partage des biens de la personne, le notaire peut faire office de médiateur ou orienter vers un confrère médiateur ; médiation.notaires.fr

 


ARTICLE N° 23 LA MAISON DES AIDANTS / ANPERE

 

 

 

 

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