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Aidants 5 mars 2018

Les aidants : des héros ordinaires


Perte d’autonomie d’un parent, accident, handicap d’un enfant… quand la vie plonge un foyer dans la délicate situation de dépendance, pour une durée souvent incertaine, accompagner un proche fragilisé semble une évidence, tant les liens affectifs sont forts. Mais c’est une épreuve difficile et souvent douloureuse.


Pascal Jannot, Président-fondateur de la Maison des Aidants raconte : "J’ai créé la Maison des Aidants en 2008, pour ceux qui consacrent, sous un angle non professionnel, tout ou partie de leur vie au bien-être et au soin d’une personne de leur entourage : leur père, leur mère, leur enfant, leur soeur…" Cette définition a de l’importance car les signaux sont parfois brouillés entre le personnel qualifié dont c’est le métier qu’on appelle parfois et sans doute à tort, aidants… et les proches qui ont une vie professionnelle à côté, et dont le statut sort de l’ombre avec une reconnaissance encore timide, mais réelle.

 

De l’ombre à la lumière

L’attention croissante des politiques, le développement de cellules de soutien locales et de structures nationales comme la Maison des Aidants, qui fut la première de toutes, tout converge pour reconnaître le droit au répit et à l’accompagnement. Depuis la loi d’adaptation de la société au vieillissement (janvier 2016), la législation reconnaît le rôle des aidants, et leur permet notamment de prendre un congé de proche aidant. Ces héros ordinaires seraient plus de 11 millions en France. 70 % d’entre eux sont des actifs. 60 % des aidants sont des femmes. La prise en charge à titre privé par les aidants pourrait représenter jusqu'à 164 milliards d'euros...

 

Des risques psychosociaux importants

Pascal Jannot, qui œuvre dans le secteur médico-social depuis 30 ans, souligne la charge psychologique de l’aidant : "Soit la montée en puissance est progressive, sur plusieurs mois, plusieurs années comme c’est le cas avec un parent vieillissant et l’aidant ne voit pas venir l’impact massif sur sa propre vie. Soit elle se fait brutalement, et il est démuni face à l’ampleur de l’investissement en temps nécessaire". Entre culpabilité et responsabilité, il n’est pas rare que la charge soit si lourde que des aidants souffrent eux-mêmes de frustration, de dépression, voire de burn-out.

 

Du soutien concret

C’est pour alléger cette charge que La Maison des Aidants® propose sa plateforme de soutien, avec différents types d’accompagnement pratiques et psychologiques."

"Notre objectif est de rendre le couple aidant/aidé le plus harmonieux possible, précise Pascal Jannot. Nous conseillons vivement aux personnes qui sont confrontées à la prise en charge d’un proche de se faire épauler dès le début, d’accepter que personne n’est préparé à cela, et que ce n’est pas inné de devenir aidant parce qu’on est fils, ou parce qu’on est une femme...". Une fois la culpabilité de ne pas pouvoir tout faire levée, il est possible de déléguer, de souffl er, de canaliser son énergie au bon endroit et d’être présent à l’autre. L’accompagnement est un sujet qui invite à la réflexion sur les liens aux autres et sur ses propres limites….


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