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Aidant 4 novembre 2025

Les aides techniques en soutien de l'aidant

Dans un précédent article, « Les aides techniques en soutien à l'autonomie », nous avons abordé la question des aides techniques destinées à soutenir la personne âgée, malade ou handicapée dans sa vie quotidienne. 

Dans ce nouvel article, nous aborderons les aides techniques qui peuvent spécifiquement seconder l'aidant dans son rôle d'accompagnement de son proche fragilisé.

Ces aides techniques, souvent potentialisées par les progrès technologiques, peuvent s'appliquer à de nombreux domaines : 

  • la sécurité de la personne et du logement, 
  • la facilitation des actes de la vie quotidienne, 
  • la réduction de la pénibilité de certaines tâches (déplacements d'une personne handicapée par exemple), 
  •  la limitation des risques d'oubli ou d'erreurs (dans la prise de médicaments par exemple), 
  • le maintien des liens affectifs, 
  • la stimulation de la mémoire etc.

 

Les aides techniques : un apport utile à un accompagnement de qualité 

La question n'est pas celle de l'offre qui est abondante, mais celle de l'adaptation aux besoins et aussi de l'accessibilité en terme de coûts.

Acceptabilité et usage : ces deux notions sont importantes dans le choix de recourir à une aide technique. Aussi performante soit-elle en soi, celle-ci n'a d'intérêt que si elle apporte une valeur ajoutée, c'est-à-dire si elle est acceptée et utilisée dans la relation d'aide.  

Une aide technique doit être aussi éthique, c'est à dire qu'elle doit respecter l'intégrité de la personne concernée, augmenter réellement son autonomie et ne pas seulement faciliter la tâche de l'entourage. 

Unilatéralement imposée, elle peut aller à l'encontre du but recherché : par exemple des couverts adaptés proposés trop tôt, alors que le proche aidé peut encore manger avec des couverts ordinaires, risque de frustrer la personne qui aura alors du mal à les accepter. 

Il en va de même pour une protection urinaire qui utilisée trop tôt va enlever de l'autonomie à la personne qui est encore capable d'aller aux toilettes.

L'aide technique doit donc respecter l'intégrité physique et morale de la personne aidée et le potentiel d'autonomie qui reste préservé. 

L'introduction d'une aide technique est rarement banale. Elle vient s'insérer dans la relation d'aide existante. Il faut donc qu'elle soit considérée par les deux parties comme un progrès, une amélioration, un bénéfice pour l'autonomie.

Dans une perspective d'utilisation idéale des aides techniques en soutien de l'aidant, on peut dire que toute aide technique doit remplir les fonctions de diminution :

  • des déplacements ou interventions de l'aidant inutiles ou générateurs de trop de stress,
  • de l'incertitude de l'aidant sur la sécurité de son proche,

et d'augmentation :

  • de la qualité de la relation d'aide,
  • de la qualité de vie de l'aidant et de l'aidé.

 

Ce préambule important étant posé, on peut parcourir quelques domaines dans lesquels les aides techniques peuvent apporter un réel support à l'aidant. 

Il ne sera pas question ici de dresser un inventaire des aides techniques, ce qui serait au demeurant impossible tant il en existe, mais d'envisager au travers d'exemples ce qu'elles peuvent apporter  en termes d'allègement, de soulagement, de sérénité et de gain de qualité dans la relation aidant-aidé. 

Un souci constant de l'aidant : la sécurité de son proche

Eviter les risques de chute ou d'accident domestique, sécuriser les déplacements d'une personne atteinte de troubles cognitifs, prévenir l'intrusion de personnes malveillantes font partie des préoccupations récurrentes de l'aidant d'une personne âgée vivant à son propre domicile. 

La téléassistance à domicile a particulièrement bénéficié ces dernières années des progrès technologiques.

À l'intérieur du domicile, les capteurs de mouvements et les détecteurs de chutes tendent à remplacer l'alerte sécurité portée au poignet. 

Des financements sont prévus pour couvrir en tout ou partie les frais d'installation. 

La téléassistance dite mobile permet quant à elle de sécuriser les déplacements extérieurs, en particulier pour les personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer.  

L'offre de téléphones, ou ceintures équipées de GPS est abondante et il n'est pas simple de s'y retrouver. 

L'émission de France V, « La quotidienne » (qui n'est plus aujourd'hui diffusée) a consacré un dossier à la géolocalisation à revoir ici. 

L'habitat : le lieu où l'on a ses habitudes

Vivre chez soi jusqu'à la fin de ses jours est un idéal assez unanimement partagé.

Le « chez soi » est un prolongement de soi-même. 

Mais ce lieu, où l'on a ses habitudes, peut devenir au fil du temps moins protecteur, et certaines habitudes peuvent devenir source de risques. 

Adapter le logement, avec des aménagements plus ou moins importants, est une démarche que l'aidant peut accompagner dans le respect des habitudes de son proche. 

Cette adaptation, qui fait souvent appel à des équipements techniques, est un processus qui doit être appréhendé globalement. 

Pour cela, le dispositif Bien vieillir chez soi de l'Agirc-Arrco propose un accompagnement qui va de la définition des besoins jusqu'à la recherche des aides financières. 

Faciliter les gestes du quotidien 

Veiller à faciliter les gestes du quotidien peut permettre :

  • à l'aidant d'éviter de la pénibilité, voire des troubles musculo-squelettiques liés à la manutention d'une personne à l'autonomie diminuée,
  • à la personne âgée ou handicapée d'exécuter plus facilement des gestes ou des actes de la vie courante. 

 

Bien que l'offre commerciale d'objets, dispositifs, matériels... soit abondante, on peut en ignorer l'existence et se priver d'une aide précieuse. 

Il peut être aussi difficile de distinguer les aides réellement utiles de celles qui au bout du compte resteraient inutilisées.

On peut parcourir les sites des enseignes spécialisées en solutions pour l'autonomie, matériel médical, accessoires et aides techniques. Ils sont nombreux mais on peut citer parmi les plus connus : Tousergo, Pasolo, Bastide, Facilavi... et il y en a bien d'autres. Cela permet de découvrir l'offre existante... qu'il convient d'explorer toujours avec discernement. 

On peut aussi consulter le site associatif  ELSA qui propose une approche par domaine (confort, continence, loisirs, habillage, mobilité etc.). Bien que la vocation de cette association soit territorialisée dans la région de Lyon, les conseils donnés sont intéressants pour tous. 

La stimulation de la mémoire et le maintien des liens affectifs 

Des tablettes adaptées, des dispositifs de rappel (rendez-vous, prise de médicaments...), l'incitation à l'écriture de ses mémoires, des jeux de stimulation cognitive, un journal familial de photos partagées... 

Les innovations sont très nombreuses et certaines connaissent un vif succès auprès des aidants. 

Le site «Bien chez soi» de l'Assurance Retraite en conseille un certain nombre.

À consulter ici. 

Rappelons enfin que les conforts visuel, auditif, dentaire, sont des conditions nécessaires pour que la personne âgée ou handicapée reste intégrée à son entourage amical, familial ou social. 

Une personne âgée qui n'entend pas bien aura tendance à éviter les repas de famille par exemple car, elle se sentira « hors-jeu ». De même si elle a du mal à mastiquer, 

Si elle n'y voit pas bien, elle perdra vite l'habitude de lire...

Les services à domicile tels que :

  • appareillage optique,
  • audioprothèses
  • et dans une moindre mesure soins dentaires,

permettent à l'aidant de faire dispenser les soins ou équipements nécessaires à son proche en évitant la pénibilité du transport, du temps passé en salle d'attente etc. 

Il en va de même pour le recours à la téléconsultation médicale. 

On le voit à travers ce rapide parcours d'un vaste sujet, les aides techniques peuvent apporter une facilitation notable au rôle de l'aidant. 

Mais comme chaque chose, une aide technique est aussi ce que l'on en fait :

  • Vouloir imposer l'utilisation d'une canne pour la marche peut partir d'une bonne intention de la part de l'aidant... mais si la personne aidée ne l'accepte pas (pour des raisons de stygmatisation, de refus d'être mise face à la diminution de ses capacités...), elle préfèrera ne plus sortir.
  • Introduire un lève-personne ou un lit médicalisé à la maison devient, à un certain stade de dépendance, nécessaire pour l'aidant et les professionnels intervenant à domicile... Mais si la personne aidée n'est pas partie prenante dans cette décision, ou tout au moins préparée à cette nouveauté, elle peut le ressentir comme une blessure profonde pour sa dignité. 
  • Elle peut manifester de l'agressivité ou souffir en silence et manifester des signes de dépression. 

 

L'introduction d'une aide technique, pour qu'elle soit vécue positivement par le binome aidant-aidé, devrait toujours être un choix partagé dans la mesure du possible. 

Une aide technique mal acceptée apportera bien sûr une certaine amélioration... mais celle-ci sera contrebalancée négativement par les effets induits par le manque de préparation de la personne aidée. 

Une caméra de surveillance installée au domicile de parents âgés peut représenter une réelle sécurisation… mais aussi être vécue comme intrusive si en amont on ne s'est pas assuré de son acceptation. On pourrait multiplier les exemples à l'infini... 

Le rôle de l'aidant n'est pas toujours facile. Les aides techniques peuvent représenter une véritable amélioration lorsqu'elles sont introduites de façon réfléchie et dans le respect de la personne aidée. 

C'est la différence entre la bienveillance (ou les bonnes intentions) et la bientraitance (la perception positive par la personne aidée de la façon dont elle est accompagnée), thème que nous avons traité dans deux articles auxquels nous renvoyons nos lecteurs :

 

ARTICLES N° 152 et 153: La Maison des Aidants® Association Nationale / ANPERE

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