Selon une étude récente de la Banque de France, les comportements financiers de nos compatriotes et leur relation à l’argent sont en progression.


Les Français font des progrès en matière de culture financière. C’est l’enseignement principal qui ressort de la dernière enquête sur l’éducation financière du grand public dévoilée le 14 décembre 2023 par la Banque de France (BDF). D’après cette étude réalisée par l’institut CSA auprès d’un échantillon de 2.176 individus représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, nos compatriotes obtiennent un score total de 12,45/20 en matière de culture financière.

Ce score se situe dans la moyenne de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le club des économies développées. Plus précisément, la France se classe au 14ème rang sur les 38 pays de l’OCDE (l’ensemble des États membres de l’Organisation ont participé à l’enquête). Surtout, il est en légère progression comparé à l’édition précédente : le score total de culture financière se situait à 12,17/20 en 2021.


Des retraités bien informés

Le score est constitué de trois composantes : la connaissance financière (définition de l’inflation, calcul du taux d’intérêt d’un emprunt…) notée sur 7 : le comportement financier (gestion d’un budget, objectifs financiers à long terme…) noté sur 9 ; et l’attitude financière (la relation à l’argent) notée sur 4.

Dans le détail, le score concernant les connaissances financières est quasiment stable à 4,61/7 en 2023, contre 4,58/7 en 2021. Ce sont les inactifs, c’est-à-dire essentiellement les retraités, qui tirent le résultat vers le haut avec un score de 4,84/7, devant les catégories socio-professionnelles supérieures (CSP+) qui affichent une note de 4,69/7 et les catégories socio-professionnelles modestes (CSP-) qui enregistrent un score de 4,21/7.

D’ailleurs, le score chez les 65 ans et plus culmine à 5,20/7, alors qu’il tombe à 3,75/7 chez les 25-34 ans. Sans surprise, plus les Français sont diplômés et plus leurs connaissances financières sont élevées (score de 6,05/7 chez les diplômés des écoles de commerce et d’ingénieurs, contre 3,37/7 chez les non-diplômés).


Une situation financière sous contrôle

Les Français améliorent sensiblement leurs comportements financiers. Leur score atteint 5,49/7 en 2023, soit 0,12 point de plus qu’en 2021 (5,37/9). On trouve là aussi les meilleurs résultats chez les 65 ans et plus (5,52/9), les CSP+ (5,80/9) et les diplômés des grandes écoles (6,10/9).

En ce qui concerne la relation à l’argent, la progression est encore plus importante (0,13 point), le score passant de 2,22/4 en 2021 à 2,35/4 en 2023. Les écarts entre les répondants sont minimes : de 2,15/4 (les 25-34 ans) à 2,49/ (les 65 ans et plus) pour ce qui relève des tranches d’âge ; de 2,31/4 (les CSP- et les CSP+) à 2,41/4 (les inactifs) pour les catégories socio-professionnelles ; de 2,20/4 (école primaire) à 2,47/4 (grandes écoles) pour le niveau d’étude. « Les Français ont moins tendance à vivre au jour le jour, sans préoccupation de leurs finances », observe l’étude de la BDF.

D’une manière générale, nos compatriotes adoptent davantage de comportements financièrement avisés : 76% d’entre eux surveillent leur situation financière et 65% déclarent faire des achats toujours réfléchis. « Cependant, 41% ne cherchent pas à comparer les offres ou à demander conseil et seuls 45% se fixent des objectifs financiers à long terme en s’efforçant de les atteindre, dont 13% pour préparer leur retraite », regrette l’institution financière. 


Un manque de sensibilisation des jeunes

Pour la Banque de France, le problème vient d’un manque de sensibilisation des jeunes aux sujets budgétaires et financiers. C’est pourquoi la BDF, en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, a mis en place le passeport EDUCFI (pour Éducation financière). Cette séance de deux heures d’initiation aux questions financières a été généralisée, à la rentrée, à l’ensemble des classes de 4ème (soit 750.000 élèves).

En outre, « un module EDUCFI est intégré depuis 2020 dans les séjours de cohésion du Service national universel »,ajoute la Banque de France. Pour rappel, le SNU est réservé aux garçons et filles âgés de 17 à 25 ans. Ce dispositif facultatif, visant à favoriser le « brassage social » et le partage des « valeurs républicaines » chez les jeunes, a été suivi par 40.000 volontaires cette année. Le gouvernement souhaite que leur nombre atteigne 80.000 en 2024.


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