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Prévention et Santé 3 octobre 2025

Octobre Rose : un mois pour unir nos forces contre le cancer du sein

Chaque mois d’octobre, la France se pare de rose. Derrière cette couleur symbole de douceur et d’espoir se cache un message essentiel : le dépistage sauve des vies. Retour sur l’histoire d’Octobre Rose, sur ce qu’il représente aujourd’hui et sur les bons réflexes à adopter pour se protéger.

Une campagne née de la solidarité

Octobre Rose trouve ses racines de l’autre côté de l’Atlantique avec la proclamation du « Breast Cancer Awareness Month » (mois de sensibilisation au cancer du sein) en 1985. Au début des années 1990, aux États-Unis, une femme d’affaires et une journaliste décident de lancer une campagne pour sensibiliser le grand public au cancer du sein. Evelyn Lauder, vice-présidente du groupe Estée Lauder, et Alexandra Penney, rédactrice en chef du magazine Self, imaginent alors un symbole simple et fort, un ruban rose qui, très rapidement, devient l’emblème d’un combat mondial. L’idée traverse les océans et séduit la France, qui organise sa première campagne Octobre Rose en 1994, à l’initiative de l’association « Le Cancer du Sein, Parlons-en ! », devenue aujourd’hui « Ruban Rose ». Depuis, chaque automne, le pays se mobilise : des monuments s’illuminent, des courses solidaires sont organisées, des conférences s’ouvrent au public… avec partout, un seul objectif : informer, encourager le dépistage et briser les tabous.

Sensibiliser pour mieux protéger

Trente ans après sa création, Octobre Rose reste plus que jamais d’actualité. Le cancer du sein demeure le cancer le plus fréquent chez la femme, avec environ 60 000 nouveaux cas chaque année en France. Pourtant, détecté tôt, il se guérit dans une grande majorité des cas. Le dépistage précoce est donc un levier essentiel, mais encore trop peu utilisé : à peine une femme sur deux participe au programme national de dépistage organisé.

Tout au long du mois d’octobre, associations, collectivités, entreprises et professionnels de santé multiplient les initiatives pour faire évoluer les mentalités. Des marches et courses solidaires comme « Odysséa » ou « La Parisienne » rassemblent des milliers de participantes. Des conférences et ateliers d’information sont proposés dans les mairies, les maisons de santé, les pharmacies. Les monuments emblématiques se parent de rose, comme un rappel visuel de l’importance de la prévention. Ces actions, au-delà de leur dimension symbolique, ont un impact concret : elles encouragent chacune à s’informer, à parler de la maladie, à franchir le pas du dépistage.

Le dépistage, un réflexe vital

Le programme national de dépistage du cancer du sein s’adresse aux femmes âgées de 50 à 74 ans. Tous les deux ans, une mammographie est proposée, gratuite et prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Cet examen, indolore et rapide, permet de repérer d’éventuelles anomalies bien avant l’apparition de symptômes. Plus le cancer est détecté tôt, plus les chances de guérison sont élevées : aujourd’hui, près de 87 % des femmes diagnostiquées sont encore en vie cinq ans après.

Mais la vigilance doit commencer bien avant. Dès 25 ans, un examen clinique des seins est recommandé chaque année par un professionnel de santé, qu’il s’agisse d’un médecin généraliste, d’un gynécologue ou d’une sage-femme. Savoir observer son corps, remarquer un changement de forme, une boule inhabituelle ou une gêne persistante, peut aussi faire la différence. En cas de doute, il ne faut jamais hésiter à consulter.

La prévention passe également par l’hygiène de vie. Une alimentation équilibrée, la pratique régulière d’une activité physique, la limitation de la consommation d’alcool et l’arrêt du tabac contribuent à réduire les risques. Certaines femmes, en raison d’antécédents familiaux ou de prédispositions génétiques, bénéficient par ailleurs d’un suivi spécifique. Là encore, le dialogue avec le médecin est essentiel pour évaluer son risque et adapter la surveillance.

Un élan collectif porteur d’espoir

Au-delà du dépistage, Octobre Rose est devenu un symbole de solidarité. En parler, c’est rompre le silence qui entoure encore trop souvent la maladie. Les associations jouent un rôle clé dans cet accompagnement : elles soutiennent les patientes, organisent des ateliers de bien-être, proposent un suivi psychologique et facilitent les démarches sociales. Elles rappellent que la lutte contre le cancer du sein ne se limite pas aux soins médicaux : elle englobe aussi le regard de la société, l’estime de soi, la reconstruction.

Participer à une marche, faire un don, partager une information, arborer le ruban rose sur son vêtement ou sur les réseaux sociaux… Chaque geste compte. Chacun peut, à sa manière, contribuer à faire reculer la maladie.

Poursuivre la mobilisation

En trois décennies, Octobre Rose a profondément changé notre rapport au cancer du sein. Grâce aux campagnes de sensibilisation, aux progrès médicaux et à la mobilisation collective, la détection est plus précoce, les traitements plus efficaces et les patientes mieux accompagnées. Mais le combat n’est pas terminé : une femme sur huit sera touchée au cours de sa vie. En ce mois d’octobre, prenons le temps de nous informer, de consulter, d’en parler autour de nous. Parce que le dépistage précoce reste la meilleure arme pour sauver des vies, Octobre Rose est bien plus qu’un symbole : c’est un appel à l’action, à la solidarité et à l’espoir.

Chiffres clés sur le cancer du sein

  • 1 femme sur 8 sera touchée par un cancer du sein au cours de sa vie.
  • 60 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France, dont plus de 99 % chez les femmes.
  • 87 % de taux de survie à 5 ans lorsque le cancer est détecté à un stade précoce.
  • 50 à 74 ans : tranche d’âge concernée par le dépistage organisé.
  • Mammographie tous les 2 ans, prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie.
  • En 2023, seulement 50,6 % des femmes concernées ont participé au dépistage organisé (objectif fixé : 70 %).
  • L’activité physique régulière permet de réduire jusqu’à 20 % le risque de cancer du sein.
  • La consommation d’alcool est responsable de 8 % des cas de cancer du sein.

 

(Sources : Santé publique France, Institut National du Cancer, Assurance Maladie – 2023-2024)

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