Plus les dépenses de soins sont élevées et plus la somme restante à payer après remboursement de l’assurance maladie obligatoire est importante, montre une récente étude publique.


Les Français consomment en moyenne 2.700 euros de soins remboursables par an. Non seulement ce montant varie fortement selon le type de dépenses de santé et le profil du patient, mais plus il est élevé et plus le reste à charge (RAC) est conséquent, souligne une enquête rendue publique le 16 décembre 2022 par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), l’organisme statistique publique en santé et en social.

Le RAC désigne la somme restante à payer une fois déduite la prise en charge de l’assurance maladie obligatoire (AMO). Les deux organismes d’AMO les plus connus sont l’Assurance maladie (la branche « maladie » de la Sécurité sociale) où sont notamment affiliés les salariés des entreprises et associations, les travailleurs indépendants (artisans, commerçants, chefs d’entreprise), les professions libérales (médecins, notaires, pharmaciens, architectes, experts-comptables…) et les étudiants ; et la Mutualité sociale agricole (MSA) dont dépendent les salariés et non-salariés agricoles (exploitants agricoles, collaborateurs d’exploitation, aides familiaux).


Écart abyssal

L’étude de la Drees commence par pointer l’écart abyssal dans les dépenses de santé. Si la dépense moyenne des 10% des Français qui consomment le moins de soins se situe à seulement 50 euros par an, celle des 10% plus gros consommateurs grimpe à 17.321 euros. Pire : elle culmine à 27.405 euros pour les 5% plus gros consommateurs, et même à 68.018 euros pour les 1% les plus dépensiers.

En toute logique, plus la dépense est importante et plus le RAC moyen après AMO est élevé. Pour reprendre les exemples sus-cités, il se monte respectivement à 20 euros, 1.548 euros, 1.669 euros et 2.046 euros. Toutefois, on le voit, le reste à charge est loin d’être proportionnel à la dépense engagée. Car, contrairement aux idées reçues, plus la dépense de soins est conséquente et plus le remboursement par l’AMO l’est également.


Très cher hôpital

Ainsi, alors que le taux de prise en charge par l’AMO se situe à 61% pour les 10% les moins consommateurs de frais de santé, il bondit à 91% pour les 10% les plus consommateurs, à 94% pour les 5% les plus dépensiers et à 97% pour les 1% les plus dépensiers. Deux raisons expliquent ce phénomène, qui peut paraître étonnant.

Primo, les 10% des plus gros consommateurs de soins représentent, à eux, seuls, 67% des dépenses hospitalières totales. Or, avec un coût moyen de 4.431 euros par an et par patient, (contre 143 euros pour les médecins généralistes, 292 euros pour les spécialistes ou 477 euros pour les médicaments), l’hôpital concentre, à lui seul, 43,7% des dépenses de santé dans l’Hexagone.

Secundo, la grande majorité des 10% de Français les plus consommateurs de frais de soins souffrent d’une affection de longue durée (ALD) - comme un cancer, du diabète, une hypertension artérielle ou une insuffisance cardiaque -, ce qui explique leur forte dépense hospitalière. D’une manière générale, « la dépense des personnes en ALD est […] six fois plus élevée que celle des personnes sans ALD », observent les deux auteurs de l’étude de la Drees. Et, justement, l’Assurance maladie rembourse à 100% les soins ALD…


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