S’occuper de ses proches et notamment de ses enfants : si tout le monde s’accorde sur le bien-fondé de telles priorités, l’heure est peut-être venue de s’interroger sur les conséquences parfois négatives de cette attitude. C’est en tout cas ce à quoi semblent nous inviter les résultats d’un récent sondage selon lequel quatre femmes sur cinq négligeraient leur suivi médical et donc à terme leur santé sous prétexte de donner la priorité au suivi médical de leurs proches. Explications.


C’est un sondage Elabe pour AXA Prévention dévoilé fin septembre qui permet de tirer la sonnette d’alarme. Selon cette enquête à laquelle ont accepté de participer 1 324 femmes et 1 181 hommes : 81% des femmes reconnaissent négliger leur santé contre seulement 75% des hommes. Une négligence qui se traduit notamment par le fait de repousser le moment de consulter pour 77% d’entre elles, de ne pas effectuer des bilans de santé périodiques pour 60% d’entre elles ou de ne pas avoir un suivi gynécologique régulier pour 50% d’entre elles.

 

De nobles motivations

Ces négligences, la plupart des femmes interrogées les expliquent de la manière suivante : toutes mettent en avant la nécessité de s’occuper de leurs proches et notamment de leur progéniture dont elles se disent responsables du suivi de santé régulier à plus de 57% contre 3% des hommes. Elles sont ainsi 71% à assurer ne jamais manquer un rendez-vous médical pour l’un de leurs proches et 85% à reconnaître à pratiquer l’automédication en piochant dans la pharmacie domestique lorsqu’elles sont malades.

 

Une situation aggravée par l’effet Covid

En maintenant tous les membres de la famille à la maison pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois, les confinements successifs liés à la crise sanitaire ont largement contribué à aggraver le problème en accentuant la pression s’exerçant sur les femmes. Plus sollicitées et parfois fragilisées, ces dernières n’en ont pas pour autant profité pour retrouver le chemin de leur cabinet médical. Au contraire, beaucoup ont préféré, sinon renoncer, du moins reporter les éventuels soins dont elles pouvaient avoir besoin faute de temps, soucieuse de ne pas consulter inutilement des praticiens par ailleurs débordés ou de peur d’être infectées par la Covid-19 en côtoyant d’autres malades.

 

Des risques inquiétants à ne pas négliger

Un manque de suivi régulier qui inquiète de plus en plus les personnels de santé car il pourrait à terme entrainer de graves conséquences. Au premier rang de ces conséquences : les risques de maladies cardiovasculaires dont les alertes sont souvent par les femmes qui n’y voient que de « petits maux ». Selon l’enquête Elab, elles considèrent en effet à 58% que le stress ne mérite pas de consultation médicale, tout comme la fatigue régulière pour 32%, la sensation d’oppression pour 46% ou encore le surpoids pour 52%. Une majorité de femmes ne s’inquiètera donc pas par exemple d’un essoufflement à l’effort, d’une irritabilité, d’une fatigabilité inhabituelle ni de maux de tête au réveil alors que ces symptômes peuvent être pour elles signes d’un infarctus.x@  


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