La simple évocation du mot « cancer » suffit bien souvent à faire peur. Il est donc naturel de ne pas vouloir y penser avant d’y être personnellement confronté. Et pourtant, c’est là un bien mauvais calcul dans la mesure où, plus tôt l’on détecte un cancer, plus l’on a de chance de le soigner… Explications.

Détecter un cancer avant que les premiers symptômes n’apparaissent. Mieux encore : détecter des cellules précancéreuses et éviter ainsi que le cancer n’apparaissent. Oui c’est possible grâce au dépistage précoce des cancers du sein, du cancer col de l’utérus et du cancer colorectal. Par précoce, il faut entendre ici en « bonne santé ». Nul besoin en effet d’attendre l’apparition de premiers signes d’alerte pour se faire dépister.

 

Le dépistage du cancer du sein

A partir de 50 ans et jusqu’à 74 ans, toutes les femmes sans symptômes ni facteurs de risque particuliers autre que leur âge sont ainsi concernées par le dépistage organisé du cancer du sein. C’est pourquoi ces dernières reçoivent tous les deux ans, à partir de leur cinquantième anniversaire, un courrier les invitant à réaliser une mammographie de dépistage et un examen clinique chez l’un des radiologues agréés de leur département (dont la liste est indiquée dans le courrier). Elles n’ont alors qu’à se rendre chez le radiologue de leur choix : aucune avance de frais ne leur sera demandé puisque, en présentant ce courrier, le dépistage sera pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie. Si par hasard elles n’ont pas reçu ou ont égaré ce courrier, il leur est possible de l’obtenir à nouveau en contactant la structure en charge de l’organisation des dépistages des cancers de leur département. Quant aux femmes ayant un risque élevé ou très élevé de cancer du sein, elles peuvent bénéficier d’un suivi spécifique adapté à leur situation individuelle, proposé par leur médecin.

 

Le dépistage du cancer du col de l’utérus

Pour le cancer du col de l’utérus, le dépistage concerne les femmes entre 25 et 65 ans, asymptomatiques. Effectué à partir d’un prélèvement cervico-utérin (frottis), il a pour but de détecter la présence de cellules anormales ou du virus HPV-HR. Pour les femmes entre 25 et 29 ans, le test dépistage est un examen cytologique, c’est-à-dire un examen de cellules : si les résultats des deux premiers tests effectués à un an d’intervalle sont normaux, un troisième examen est réalisé trois ans plus tard. Pour les femmes entre 30 ans et 65 ans, le test HPV-HR remplace l’examen cytologique. Il est réalisé trois ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal, puis refait tous les cinq ans, jusqu’à l’âge de 65 ans dès lors que le résultat du test est négatif. Ce dépistage peut être réalisé par un médecin gynécologue ou généraliste, par une sage-femme, dans un centre d’examens de santé de l’Assurance Maladie ou dans un centre mutualiste, dans un laboratoire sur prescription médicale.

 

Le dépistage du cancer colorectal

Le dépistage organisé du cancer colorectal concerne quant à lui les femmes et les hommes âgés de 50 à 74 ans, sans symptômes et qui n’ont pas d’autres facteurs de risque que leur âge. Dans le cadre de ce dépistage organisé, les femmes et les hommes dont l’âge se situe entre 50 et 74 ans, reçoivent tous les deux ans un courrier qui les invite à se procurer par l’intermédiaire de leur médecin le test de dépistage rapide à réaliser à son domicile et à renvoyer gratuitement par courrier. Ce test et son analyse seront pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie. Comme pour le dépistage du cancer du sein, si ce courrier n’est pas arrivé ou a été égaré, il est possible de l’obtenir à nouveau en contactant la structure en charge de l’organisation des dépistages des cancers de son département. D’autres modalités de dépistage pourront être proposées par le médecin si ce dernier détermine un risque accru de développer un cancer du côlon ou du rectum.

 

Rester vigilant

Pour toutes questions sur les modalités de dépistage des cancers, ne pas hésiter à se tourner vers son médecin qui reste l’interlocuteur privilégié pour donner les informations nécessaires. Il est par ailleurs également vivement recommandé de prendre rendez-vous au plus vite avec son médecin en cas de symptômes inhabituels (perte de poids inexpliquée, sang dans les selles, changement au niveau d’un sein, etc.).

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