Compte tenu de la crise sanitaire, les représentants des mutuelles, des assureurs et des institutions de prévoyance se sont engagés à ce que les complémentaires santé prennent en charge au moins quatre consultations avec un psychologue cette année.


Plus la crise sanitaire provoquée par l’épidémie du nouveau coronavirus perdure, et plus les souffrances psychiques et psychologiques augmentent. Selon une étude de l’Ifop, alors que 16% des Français avaient déclaré avoir un « mauvais moral » lors du premier confinement, leur proportion a atteint 28% au cours de la deuxième mise sous cloche de la population à l’automne. Et les dernières mesures annoncées par Emmanuel Macron (fermeture des écoles et commerces non essentiels et limitation des déplacements dans un périmètre de 10 kilomètres sur l’ensemble du territoire durant quatre semaines) ne devraient pas arranger les choses.


Jusqu’à 60 euros par séance

Les trois familles d’assureurs ont décidé d’agir pour préserver la santé mentale de leurs assurés. La Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF), la Fédération française de l’assurance (FFA) et le Centre technique des institutions de prévoyance (CTip) ont annoncé, tour à tour, le 22 mars 2021, la mise en place d’un dispositif inédit : le remboursement au minimum de quatre consultations avec un psychologue libéral cette année. Certes, il s’agit là d’un simple engagement des fédérations professionnelles. Leurs membres sont libres de faire ce qu’ils veulent. Reste que le passé a montré que ce type d’initiative était généralement suivi par les organismes d’assurance.

Les mutuelles de santé de la FNMF ; les compagnies d’assurance, les bancassureurs et les mutuelles d’assurance de la FFA ; les institutions de prévoyance du CTip peuvent même aller au-delà. Rien n’empêche les contrats de complémentaire santé qu’ils distribuent de prendre en charge cinq, six, sept consultations « psys » ou même plus en 2021. Les trois « fédé » ont, toutefois, prévu des garde-fous pour éviter les dérives. Tout d’abord, la consultation chez un psychologue doit être prescrite par un médecin. En outre, le remboursement est plafonné à 60 euros par séance. Enfin, cette prise en charge exceptionnelle est instaurée seulement pour cette année.


Dès le 1er euro versé

Il faut rappeler que les psychologues ne sont pas des médecins, contrairement aux psychiatres. Du coup, leurs consultations ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale, sauf pour les étudiants et les personnes à faibles ressources, et si elles sont réalisées à l’hôpital ou dans un centre médico-psychologique (CMP). Dans la très grande majorité des cas, elles ne sont donc pas prises en charge par l’organisme d’assurance maladie de base et, par ricochet, par la complémentaire santé. C’est dire si l’initiative commune de la FNMF, de la FFA et du CTip est innovante, d’autant que le remboursement « Covid-19 » interviendrait dès le 1er euro versé.

À savoir : l’Assurance maladie a mis en place, à titre expérimental, la prise en charge des consultations de psychologues dans quatre départements (Morbihan, Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne et les Landes). Les séances étaient remboursées à hauteur de 22 euros. L’expérimentation n’a pas été généralisée en dépit d’un rapport de la Cour des comptes du 6 février 2021 qui appelait justement à l’étendre sur l’ensemble du territoire afin, notamment, de lutter contre le malaise grandissant engendré par la crise sanitaire.


Source : Cliquez-ici