100 minutes : c’est le temps moyen que nous passons à rêver chaque nuit. Aussi absurdes qu’ils puissent parfois paraître, les rêves sont pourtant indispensables à notre équilibre psychique. Mais que se passe-t-il donc dans la tête d’un rêveur qui s’imagine tomber d’une tour ou perdre ses moyens devant une copie d’examen. Explications.
Contrairement à nous, notre cerveau ne dort pas lorsque nous rêvons, comme en témoignent les données recueillies par encéphalogrammes et autres techniques d’imagerie cérébrale. Au contraire, notre activité cérébrale est proche de celle de l’éveil au cours de cette période de la nuit privilégiée pour la survenue des rêves que nous appelons sommeil paradoxal.
Des émotions négatives pour surmonter ses peurs
Si au réveil nos rêves peuvent nous apparaître dépourvus de toute logique, les émotions que l’on y ressent sont quant à elles authentiques et puissantes. Retard à un rendez-vous important, impression de chute, fuite devant un danger, mort d’un proche : le plus souvent ce sont des émotions liées à la peur ou à l’anxiété qui nous traversent lorsque nous rêvons. Grâce à l’analyse d’importantes bases de données, des chercheurs ayant consigné des récits de rêvent ont pu distinguer deux grandes catégories de rêves à contenu émotionnel négatif. Une première catégorie de rêves dans lesquels on ressent une puissante sensation de peur très primitive face à un danger et qui ont pour fonction de nous entraîner à réagir de manière adaptée et efficace. Une seconde catégorie de rêves incluant les rêves d’entretien d’embauche ou de rupture sentimentale qui ont pour fonction d’atténuer l’impact négatif d’un événement de la vie réelle en le réactivant dans un autre contexte. Dans cette seconde catégorie, le rêve sert à juguler la réaction émotionnelle négative ressentie dans la journée.
Le jeu de rôle pour résoudre les conflits
Certaines données récentes d’imagerie cérébrales confirment l’activité pendant le rêve de certaines zones du cerveau liées à la peur, parmi lesquelles le cortex préfrontal médian dont on sait qu’il joue un rôle central dans l’attribution d’intentions à autrui. On peut donc supposer que, lorsque ce cortex préfrontal médian s’active, le rêveur prête des pensées et des émotions aux personnages de ses rêves, mettant ainsi en scène un jeu de rôle qui facilite la résolution de ses conflits interpersonnels. A l’appui de cette théorie : le fait que les souvenirs convoqués dans les rêves se réfèrent le plus souvent au présent ou à un passé récent. Un étudiant se préparant à un examen, lorsqu’il rêve qu’il oublie tout face à un examinateur, se préparerait ainsi à affronter le trac. Une étude américaine montre par ailleurs que les femmes engagées dans une procédure de divorce et intégrant régulièrement dans leur rêve des circonstances en lien avec leur divorce souffriraient moins de dépression que les autres.
Les rêves jouent donc un rôle important dans la régulation de nos émotions. Une bonne raison de soigner son sommeil quand bien même il faut en passer par quelques mauvais rêves !
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