Le montant des frais qui reste à la charge des ménages, après le remboursement de la Sécurité sociale et des complémentaires santé, a enregistré une nouvelle baisse en 2018.
Les dépenses de santé n’ont jamais aussi peu pesé sur le porte-monnaie des Français. Selon une enquête de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du ministère des Solidarités et de la Santé, publiée le 10 septembre 2019, le « reste à charge » (RAC) des dépenses de santé - ce que les ménages doivent payer une fois déduits les remboursements de l’organisme d’assurance maladie de base et de la « mutuelle » - a atteint son plus bas historique en 2018.
L’an dernier, 7% du montant des frais de soins sont ainsi restés à la charge des patients, contre 7,5% en 2017 et 7,7% en 2016. Pour rappel, cette proportion s’élevait à 9,2% il y a dix ans. Toujours selon la Drees, le reste à charge annuel s’est établi en moyenne à 214 euros par habitant en 2018, année durant laquelle 14,3 milliards d’euros de dépense de santé ont été enregistrées.
Toujours plus de prises en charge à 100% des ALD
Parmi les facteurs qui expliquent cette baisse : le nombre croissant des patients indemnisés à 100% par la Sécurité sociale en raison d’une affection de longue durée (ALD), du fait du vieillissement de la population et de la recrudescence des pathologies chroniques.
Pour ces personnes qui souffrent de diabète, d’un cancer, de la sclérose en plaque ou de la maladie d'Alzheimer ou de Parkinson, l’Assurance maladie couvre l’intégralité du ticket modérateur (la part non remboursée par la Sécu). L’assuré reste néanmoins redevable de la participation forfaitaire de 1 euro et de la franchise médicale sur les médicaments plafonnée à 50 euros par an.
Recul général du RAC
Dans son étude, la Drees note que le RAC le plus élevé en proportion de la dépense concerne toujours l’optique. Ainsi, les patients prennent toujours à leur charge en moyenne 21,1% des frais de lunettes ou de lentilles. Les soins dentaires arrivent en deuxième position (20,2% du RAC). Suivent les médicaments (12,6%), les consultations médicales (10,5%), les transports sanitaires (2,5%) et les hospitalisations (1,9%).
Autre constat : le recul du reste à charge concerne l’ensemble de postes de dépense, y compris les médicaments qui ont pourtant connu des déremboursements. De son côté, le RAC des frais d’optique ne cesse de baisser : de 36% en 2008, il est passé à 21% dix ans plus tard alors que la Sécurité sociale couvre seulement 5% en moyenne du prix des lunettes et des lentilles. Cette évolution s’explique par une prise en charge plus importante par les complémentaires santé. Celle-ci a été portée en moyenne de 60% en 2008 à 74% en 2018.
Les auteurs de l’étude de la Drees citent également l’instauration des contrats responsables (qui plafonnent les remboursements des « mutuelles ») et le développement des réseaux de soins. « Ceux-ci inciteraient en effet les ménages à sélectionner les opticiens leur procurant le meilleur remboursement par leur OC (organisme complémentaire, NDLR), tendant ainsi à limiter la dépense totale et à augmenter la part prise en charge par les organismes complémentaires en santé », arguent-ils.
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