Alors que le confinement vient d’être décrété en France, nous n’en finissons plus de nous interroger sur cette épidémie qui sévit dans notre pays depuis fin janvier. Comment se transmet-elle précisément ? Quels sont les symptômes face auxquels il faut être vigilant ? Le virus peut-il muter et avec quelles conséquences ? Combien de personnes puis-je contaminer en ne respectant pas les gestes barrières ? A-t-une idée précise du nombre de personnes qui pourraient être touchées en France ? Etc. Tour d’horizon de quelques réponses sur lesquelles s’accordent à ce jour les scientifiques travaillant à mieux connaître ce virus.


 

A quelle famille appartient-il ? 

Depuis le début de la crise, on l’appelle indistinctement Coronavirus ou Covid-19. Pourtant ces deux mots ne sont pas interchangeables. Par « coronavirus », on désigne une grande famille de virus dont on a longtemps cru qu’ils ne causaient que de simples rhumes, jusqu’à ce que l’un d’entre eux, le SRAS apparu en 2003, ne commence à provoquer chez l’homme de sévères pneumonies. C’est à cette famille qu’appartient le Covid-19, aujourd’hui responsable de xxx décès dans le monde.

 

Comment le Covid-19 est-il apparu ?

On sait aujourd’hui que cette maladie s’est développée en Chine, sur un marché d’animaux à Wuhan. L’hypothèse la plus couramment admise serait qu’une chauve-souris ait contaminé un pangolin qui aurait à son tour contaminé l’homme, mais aucune certitude scientifique ne peut à ce jour confirmer à 100% cette hypothèse.

 

Comment se transmet-il ?

Il existe deux modes de contamination actuellement connus : l’inhalation de gouttelettes émises par un malade qui postillonne, tousse ou éternue, ou le fait de porter à son visage ses mains après avoir été en contact avec une personne infectée. Pour ce qui est des surfaces infectées, beaucoup de questions demeurent. Le virus pourrait semble-t-il rester vivant quelques heures sur certaines surfaces, mais là aussi l’incertitude demeure. Dans l’état actuel des connaissances, deux solutions sont donc préconisées : garder au maximum ses distances avec autrui et se laver les mains très régulièrement. A noter : le virus ne circule pas dans l’air.

 

Que signifie être asymptomatique ?

Tout simplement que l’on peut être infecté par le Covid-19 sans manifester aucun symptôme. C’est notamment très souvent le cas chez les enfants et chez une majorité d’adultes. Une chance pour les personnes concernées mais en même temps une difficulté majeure en termes de santé publique puisqu’il devient impossible de savoir précisément combien de personnes sont à ce jour infectées. Nous ne pourrons en avoir une idée plus claire que dans un second temps, en effectuant des tests de détection d’anticorps en population générale comme le font actuellement les chinois.

 

Combien de personnes peut-on contaminer si l’on est infecté ?

Alors que l’on contamine en moyenne 1,3 personnes lorsque l’on attrape la grippe, on estime entre 2,3 et 3 le nombre de personnes que l’on peut réinfecter et qui vont à leur tour réinfecter le même nombre de personnes dans les 5 à 6 jours qui suivent la contamination. Plus les contacts entre personnes sont nombreux, plus la propagation de la maladie peut s’accélérer. D’où l’intérêt des mesures barrières pour ralentir ce processus jusqu’à, idéalement, tomber sous la barre de 1 personne contaminée, seuil à partir duquel on ne parle plus d’épidémie.

 

Ce virus est-il meurtrier ?

On estime actuellement que 98% des personnes infectées guériront du Covid-19, que 80% auront des symptômes bénins, que 15% développeront une forme sévère type pneumonie et que 5% seront en état critique. Les formes graves de la maladie étaient jusque récemment majoritairement observées chez les personnes âgées ou présentant d’autres maladies. Mais depuis quelques jours on constate la présence de personnes de moins de 60 ans dans les services de réanimation en France.

 

Pourquoi faut-il se méfier du 8ème jour ?

Lorsque l’on est infecté par le virus, notre corps se bat en déclenchant une réponse immunitaire. Efficace pour se défendre, cette dernière peut au bout d’un certain temps provoquer des dégâts en plus de ceux causés par le virus. C’est pourquoi, il faut être attentif à l’évolution de ses symptômes entre le 5ème et le 8ème jour de maladie où l’on note chez certains patients une possible aggravation.

 

Le virus peut-il muter ?

Comme tous les virus, le Covid-19 connaît des mutations. A ce jour, aucune n’a contribué à aggraver sa virulence ni sa manière de se fixer sur les cellules humaines. Mais évidemment, les scientifiques sont très vigilants sur ce point.

 

Peut-on être infecté deux fois ?

Nous ne disposons pas de suffisamment de recul pour avoir une réponse définitive à cette question. Toutefois les études animales menées notamment en Chine, nous montrent que les animaux ne recontractent pas la maladie. Quant aux humains, la réponse a l’air d’être non, mais seuls les mois à venir pourront le confirmer.

 

Comment va-t-on soigner ce virus ?

Actuellement, on traite le virus avec du paracétamol dans la plupart des cas, puis, si la situation s’aggrave, avec de l’oxygène, une ventilation. Pour la suite, plusieurs laboratoires travaillent pour trouver un vaccin. En parallèle, on étudie les médicaments existants, notamment les antiviraux, pour voir si l’un d’entre eux ne pourraient pas être efficace pour traiter le Covid-19.

 

Combien de personnes peuvent être infectées en France ?

Dimanche 15 mars, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’éducation a expliqué qu’à terme, autrement dit dans plusieurs mois, l’épidémie pourrait toucher la moitié de la population française. Quant aux mathématiciens qui étudient les modélisations de l’épidémie, ils n’excluent pas de voir entre 10 et 20 millions de français touchés. Face à ces projections dont on voit combien elles sont difficiles à quantifier, l’enjeu est donc d’étaler au maximum l’épidémie dans le temps pour écrêter le pic de malades et ainsi éviter une saturation de notre système hospitalier déjà sous pression.

 

Combien de temps peut durer l’épidémie ?

A ce jour, nul ne le sait précisément. Si l’on peut espérer que les beaux jours fassent reculer la maladie, on sait aussi que les regains sont également possibles. Patience et vigilance restent donc de mise jusqu’à nouvel ordre.


Article rédigé le 19 mars