Dans un communiqué diffusé récemment, la Haute Autorité de santé précise les publics à vacciner en priorité contre le nouveau coronavirus.


Alors que les premiers vaccins contre le nouveau coronavirus devraient être injectés en France le 27 décembre 2020, la Haute Autorité de santé (HAS) a précisé ses recommandations sur les vaccinations anti-Covid quelques jours auparavant. Dans un communiqué publié le 18 décembre, la HAS est entrée dans le détail des populations à vacciner en priorité. L’autorité publique indépendante - dont la mission est d’évaluer les produits de santé, les pratiques professionnelles et l’organisation des soins - répondait là à une saisine de la Direction générale de la santé (DGS) qui souhaitait des informations complémentaires à la stratégie de vaccination proposée le 30 novembre par la HAS.


Une stratégie en cinq étapes

Dans ce rapport, la Haute Autorité préconisait une priorisation en cinq étapes des publics cibles. Dans un premier temps, les personnes à vacciner en priorité sont les seniors résidant dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou non dépendantes, comme les maisons de retraite ou les unités de soins de longue durée (USLD). Selon l’agence sanitaire Santé publique France (SPF), 44% des décès causés par la Covid-19 ont, en effet, eu lieu en Ehpad. Le personnel travaillant dans ces établissements et dans les USLD, âgés de plus de 65 ans et/ou présentant une comorbidité (diabète, hypertension, insuffisance cardiaque...), doivent également être vaccinés.

Une fois cette première étape franchie, ce sera au tour toutes les personnes âgées de 75 ans et plus, puis celles de 65 à 74 ans avec comorbidité, puis la même tranche d’âges mais sans facteur de risque. Les professionnels des Ehpad et des USLD âgés de plus de 50 ans et/ou présentant une comorbidité recevront aussi les deux doses de vaccins. La troisième étape portera sur les personnes âgées de plus de 50 ans ou de moins de 50 ans présentant un facteur de risque, le personnel du secteur médico-social et du transport sanitaire non concernés par les deux premières phases et les professionnels travaillant dans des secteurs jugés indispensables au fonctionnement du pays, tels que les policiers ou les enseignants.

Les femmes enceintes exclues

La quatrième étape se concentrera sur les personnes qui ont moins de 50 ans, qui n’ont pas encore été vaccinées et qui sont susceptibles d’être exposées au virus parce qu’elles travaillent dans un lieu clos ou qu’elles sont en contacts réguliers avec du public. Elle s’appliquera également aux individus vulnérables et précaires, tels que les sans domicile fixe, les résidents d’hôpitaux psychiatriques ou les détenus dans les prisons. Enfin, la cinquième et dernière étape mettra en place la vaccination pour les personnes de 18 ans à moins de 50 ans ne présentant aucun risque. Selon la HAS, cette phase finale ne devrait pas intervenir avant l’été 2021.

Le communiqué du 18 décembre 2020 vient compléter, à la demande de la DGS, ces préconisations. Ainsi, la Haute Autorité confirme ne pas inclure les femmes enceintes dans les populations à vacciner en priorité, en raison de l’absence de données sur cette population qui est exclue des essais cliniques des vaccins. « La HAS réétudiera l’opportunité de vacciner les femmes enceintes si de nouvelles données scientifiques permettent de l’envisager », tempère l’autorité publique.


Pas de traitement particulier pour les personnes handicapées

Se pose aussi la question des personnes qui ont déjà été infectées par le virus. La HAS estime qu’il n’y pas besoin de vacciner les individus qui ont développé des symptômes (fièvre, toux, courbatures, perte du goût et de l’odorat...) liés à la Covid-19. Toutefois, « ces personnes doivent pouvoir être vaccinées si elles le souhaitent à l’issue d’une décision partagée avec le médecin. Dans ce cas, il parait alors préférable de respecter un délai minimal de trois mois à partir du début des symptômes » En effet, les seules données disponibles montrent qu’il n’y a pas d’effet indésirable grave particulier lorsqu’une personne ayant déjà eu la Covid-19 se fait vacciner trois mois après l’apparition des symptômes.

Enfin, la HAS précise que les personnes en situation de handicap hébergées dans les établissements sociaux et médico-sociaux ne présentant pas de comorbidités et/ou d’âge élevé ne font pas partie des populations à vacciner en priorité. Répondant à une question de la DGS, la Haute Autorité ajoute que la trisomie 21 étant considérée comme une comorbidité, les patients atteints de cette maladie doivent, eux, être vaccinés.


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