Après des mois d’incertitude et de mauvaises nouvelles depuis le début de l’épidémie de Covid-19, le ciel semble pour la première fois se dégager un peu au-dessus de la France. Sur les quatre scénarios post-confinement établis par le Conseil scientifique, les bons résultats de ces dernières semaines – un millier de malades en réanimation et un taux de positivité des tests à 1,5% – semblent indiquer que nous nous orientons vers le scénario le plus favorable : celui de la décrue épidémique.


 

Il suffit de regarder nos terrasses, parcs et autres lieux de convivialité, pour nous rendre compte que, lentement mais sûrement, les tentatives de retour à la vie normale fleurissent un peu partout sur notre territoire. Inconscience ? Irresponsabilité ? Rien de tout ça, car contre toute attente, si l’on s’en tient aux statistiques établis chaque semaine par les autorités sanitaires, l’épidémie qui nous a contraints au confinement pendant près de deux mois, semble régresser avec régularité et ce, sans aucun signe de rechute. En outre, exception faite de la Suède et du Royaume-Uni qui n’ont pas adopté initialement la même stratégie de confinement que leurs voisins, ce qui est vrai en France se vérifie partout en Europe : nous entrons dans une phase que les scientifiques qualifient de décrue épidémique, ce qui signifie que l’épidémie est aujourd’hui sous contrôle. Or, qui dit épidémie sous contrôle, dit a priori assouplissement des règles. Nous pouvons donc être optimistes quant à la possibilité d’une progression de l’ouverture pour la période estivale.

 

Les nouveaux cas de moins en moins nombreux

Alors qu’avant le confinement, nous enregistrions près de 80 000 nouveaux cas par jour, les relevés épidémiologiques de Santé publique France indiquent aujourd’hui un nombre de nouveaux cas situés entre 1 000 et 2 000 - le nombre de nouveaux cas hebdomadaires confirmés par un test virologique étant tombé à 3,520. On note également une chute du taux de positivité des tests passé de 4% à la mi-mai à 1,5 % actuellement. Autre signe confirmant une régression de l’épidémie : le R0, autrement dit le nombre de reproductions du virus ou nombre moyen de personnes contaminées par un porteur de virus, qui reste inférieur à 1. Il demeure en effet stable à 0,76 depuis le déconfinement, malgré quelques pointes à 0,8 en Ile-de-France, 0,9 en Bretagne et à Mayotte et 2,95 en Guyane. Quant à la stratégie du « tester, tracer, isoler » annoncée pour accompagner la sortie de confinement, elle semble d’ores et déjà porter ses fruits puisque 150 clusters hors Ehpad et familles ont déjà été recensés en métropole et qu’aucune diffusion communautaire non contrôlée n’a été rapportée.

 

De l’air en Ehpad et à l’hôpital

Lourdement frappées au plus fort de l’épidémie, les maisons de retraite dont le personnel et les résident ont été systématiquement dépistés tout au long du mois de mai n’affichent plus aujourd’hui que quelques dizaines de cas par semaine et voient le nombre de signalements diminuer chaque jour. Bonne nouvelle pour ces établissements qui ont été d’importants foyers infectieux au moment du pic. Marqués par la même dynamique positive, les hôpitaux semblent eux aussi retrouver un peu de sérénité après la tempête. Après avoir eu à accueillir en réanimation à l’échelle du territoire jusqu’à 7 200 malades du Covid-19 au pic de l’épidémie, ils n’en comptent aujourd’hui qu’un millier, dont la moitié en Ile-de-France.

 

Du mieux mais un bilan très lourd

Si les indicateurs semblent aujourd’hui revenir au vert et que nous pouvons commencer à envisager une amélioration de la situation dans les semaines à venir, le bilan - qui n’est pas encore définitif - demeure malgré tout très lourd. Avec plus de 29 000 morts recensés, 70 000 malades qui ont dû être hospitalisés dont 18 000 en réanimation, cette crise sanitaire reste à n’en pas douter l’une des plus graves qu’ait connue la France au cours du dernier siècle.