Face à la recrudescence des troubles psychologiques engendrés par la crise sanitaire et les différents confinements qui en ont résulté, l’État entend ne pas rester sourd face aux souffrances des français. Pour améliorer la prise en charge des personnes souffrant d’anxiété, il étudierait donc en ce moment la possibilité d’étendre à toute la France une expérimentation menée depuis 2018 dans quatre départements pour permettre le remboursement de séances de psychothérapies.


Selon une enquête réalisée au mois de mai, le niveau des troubles anxieux des français serait monté d’un cran depuis le déclenchement de la crise sanitaire. Avec 19% des sondés souffrant d’un état dépressif, 21% d’un état anxieux et 8,5% affirmant avoir eu au moins une pensée suicidaire au cours de l’année, le temps de réagir est donc venu. Comment ? En permettant la généralisation de la prise en charge à 100% de 10 à 20 consultations chez un psychologue. Explications.

 

Les expérimentations menées depuis 2018

Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Morbihan et Landes : dans ces quatre départements, des tests de remboursement par la Sécurité Sociale de séances de psychothérapie sont menés depuis 2018. Concrètement, dans le cadre de cette expérimentation, des forfaits de 10 à 20 consultations de psychothérapie y sont entièrement pris en charge et couvrent des séances de 30 minutes payées 22 euros pour les dix premières et 32 euros au-delà. A ce jour, 30 000 personnes ont bénéficié de ce dispositif dont les modalités ne font pourtant pas l’unanimité chez les professionnels de santé mentale pour qui la durée des séances remboursées ainsi que le tarif des consultations sont jugés insuffisants. 

 

Une possibilité d’élargissement, d’abord pour les 3-25 ans

S’appuyant sur les résultats de l’étude ayant montré en mai dernier une augmentation du nombre de personnes présentant des troubles mentaux pendant la crise sanitaire, le gouvernement souhaite donc aller plus loin que la plupart des mutuelles qui se sont déjà engagées à prendre en charge au moins quatre consultations psy par an dans la limite de 60 euros la séance. Selon les dernières informations disponibles, l’Assurance maladie pourrait dès 2022 généraliser le dispositif testé depuis 2018 dans quatre départements à l’ensemble du territoire via le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Il devrait dans un premier temps être proposé aux sujets âgés de 3 à 25 ans, dont la santé mentale a été jugée particulièrement dégradée par la crise sanitaire. A noter : une prise en charge dérogatoire des enfants a également été actée jusqu’au 31 janvier 2022.

 

Comme dans les autres pays européens

Si cette généralisation devenait effective, la France ne serait pas précurseur en la matière. L’Angleterre, l’Allemagne, l’Espagne, le Pays-Bas, la Suisse, l’Autriche, la Suède ou encore la Finlande, eux aussi attentifs à la souffrance de leurs citoyens, prennent déjà au moins en partie en charge les psychothérapies.


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