Chute des défenses immunitaires, irritation de la muqueuse nasale, confinement et promiscuité dans dans des lieux souvent mal aérés : chaque année, le froid nous transforme en proie facile pour les microbes et autres virus rendus plus résistants quand les températures sont basses. Bienheureux dans ses conditions qui peut se vanter d’entrer dans la nouvelle année sans être passé par la case gastroentérite, rhinopharyngite ou pire encore grippe. Prudence tout de même : avec des virus saisonniers et des épidémies qui peuvent sévir jusqu’au mois de mars, nous ne sommes pas encore sortis de la zone de turbulence.


 

Les virus respiratoires, les premiers à attaquer

Tout commence en général à la fin du mois d’octobre avec les premières attaques de virus respiratoires, principalement les rhinovirus. Responsables des rhumes et des rhinopharyngites – dont les principaux symptômes sont le nez bouché ou qui coule, les maux de gorge, de la toux et une fièvre située entre 38 et 38,5°C –, ces virus laissent progressivement place à la grippe dont l’épidémie démarre en général au moment des fêtes de fin d’année et se poursuit jusqu’au début du printemps. Si à ce jour, selon le dernier bulletin de Santé Publique France daté du 6 janvier, aucune région en métropole n’est entrée en phase épidémique, on note tout de même une augmentation des indicateurs de l’activité grippale sur le territoire français, plaçant 11 des 13 régions métropolitaines en phase pré-épidémique. Vigilance donc : en cas de fièvre élevée, de frissons, de toux, de fatigue et de douleurs articulaires et musculaires, il se peut que vous fassiez partie des 2 à 6 millions de personnes touchées chaque année par la grippe. Si vous êtes jeune et ne souffrez d’aucune pathologie particulière, vous devriez guérir spontanément au bout d’une semaine, parfois même sans traitement. Les conséquences peuvent en revanche être plus graves pour les enfants, les bébés de moins de 6 mois dont l’immunité est encore très fragile, les personnes âgées, les femmes enceintes ou les personnes souffrant de pathologies chroniques ou immunodéprimés (dans le cas de cancers, de leucémies, de diabète ou d’obésité). Pour ces personnes plus à risque, un réflexe : la vaccination prise en charge à 100% par la Sécurité Sociale.

 

La gastroentérite, une infection contagieuse

Côté intestinal, cela ne va pas beaucoup mieux ! Vomissements, diarrhées, maux de ventre, parfois fièvre et maux de tête : la gastro-entérite est elle aussi de retour. Selon les estimations du réseau de veille sanitaire Sentinelles, l‘épidémie de gastroentérite semble s’être intensifiée en ce début d’année et concernerait désormais la totalité de l’Hexagone – les régions les plus touchées restant la Nouvelle Aquitaine, la région Grand Est et les Pays de la Loire. Au 5 janvier, le réseau de surveillance faisait ainsi état de 326 cas de gastro-entérite pour 100 000 habitants en moyenne en France contre 289 cas sur la semaine du 23 au 29 décembre. Si là aussi vous n’êtes pas parvenu à passer entre les mailles du filet, sachez qu’une consultation médicale est nécessaire lorsque la gastroentérite touche un nourrisson, une personne âgée, et/ou une personne fragilisée, devant la présence de sang dans les selles ou lorsque les symptômes durent plus de 48 heures.

 

Les gestes clés pour se protéger

Pour faire face au mieux à ces virus hivernaux, le mieux reste encore de tout faire pour limiter au maximum leur transmission. Comment ? En adoptant les quatre gestes « barrières » que propose l’Assurance Maladie pour se protéger des infections virales. Les virus se transmettant par contact entre deux personnes ou par contact avec des surfaces ou des objets sur lesquels les virus ont pu se déposer, le premier geste clé consiste tout simplement à se laver les mains régulièrement avec de l’eau et du savon pendant une durée minimum de 30 secondes. Deuxième geste important : tousser ou éternuer dans le pli de son coude afin d’éviter de diffuser des microgouttelettes contenant des virus. Troisième geste : utiliser des mouchoirs à usage unique et les jeter immédiatement à la poubelle. Et enfin, quatrième geste : porter un masque jetable dès l’apparition des premiers signes de toux, surtout lorsque l’on est en contact avec des personnes fragiles. Et si malgré toutes ces bonnes pratiques, vous sentez les premiers symptômes du rhume, un dernier conseil : éviter de vous ruer sur les médicaments que l’on peut se procurer sans ordonnance : en plus de leur manque d’efficacité – un rhume passe en une semaine, avec ou sans médicament – certains, notamment ceux contenant des vasoconstricteurs, se voient de plus en plus mis en cause pour leurs effets indésirables en termes cardiovasculaires ou neurologiques. Attention donc à l’automédication.