Si pendant des décennies, on a cru que les groupes sanguins ne servaient qu’à permettre des transfusions dans des conditions optimales de compatibilité pour chaque individu, on sait aujourd’hui que le type de sang qui coule dans nos veines impacte notre santé en nous « protégeant » de certaines maladies et en nous prédisposant à en contracter d’autres. Plusieurs études ont d’ailleurs récemment mis en évidence des différences en termes de risque d’infection et de développer une forme grave de la Covid-19 selon le type de groupe sanguin. Ainsi, les personnes du groupe 0 seraient les plus protégées vis-à-vis du Sars-Cov-2. Qu’en est-il précisément ? En quoi notre groupe sanguin influence-t-il notre résistance à certaines infections ? Quel est son impact sur notre santé ?


Les différents groupes sanguins

Nous utilisons le système ABO pour distinguer les quatre groupes sanguins selon la présence ou non de deux antigènes, A et B, à la surface des globules rouges. Nous savons aujourd’hui que 44% des français appartiennent au groupe A, 42% au groupe O, 10% au groupe B et 4% au groupe AB. Appartenir au groupe sanguin A signifie que l’on a des antigènes A et que l’on développe des anticorps Anti-B ; appartenir au groupe sanguin B signifie que l’on a des antigènes B et que l’on développe des anticorps Anti-A ; appartenir au groupe sanguin AB signifie que l’on a à la fois des antigènes A et B et que l’on ne développe aucun anticorps ; appartenir au groupe sanguin O signifie que l’on n’a aucun des deux antigènes et que l’on développe des anticorps Anti-B et Anti-A. Présents le plus souvent à la surface des globules rouges, ces antigènes peuvent également se retrouver à la surface d’autres cellules comme les cellules respiratoires du poumon.

 

Impact sur la résistance au coronavirus

Pour ce qui est de la Covid-19, les scientifiques se sont intéressés à une protéine, appelée RBD, permettant au virus de se fixer aux cellules hôtes. Ils ont ainsi découvert que la RBD avait une forte prévalence pour la liaison à l’antigène A situé à la surface des cellules respiratoires. Ainsi, les personnes de groupe sanguin A et AB, porteuses de l’antigène A, seraient donc plus vulnérables, tandis que les personnes du groupe O seraient moins souvent touchées par le virus et présenteraient moins de risque d’être gravement malade. Toutefois, selon les scientifiques à l’origine de l’étude : si le risque d’infection se voit réduit de 15 à 30% chez les personnes appartenant au groupe O, ces dernières ne sont pas pour autant protégées à 100% contre le virus. Elles doivent donc continuer à pratiquer les gestes barrières.

 

Impact sur d’autres infections et maladies

D’autres études récentes montrent par ailleurs que l’appartenance à l’un ou l’autre des groupes sanguins pourrait jouer un rôle dans la santé d’un individu en le protégeant de certaines maladies.

Infarctus et maladies cardiovasculaires

Les personnes appartenant au groupe O, dont le sang coagule moins vite, seraient par exemple légèrement favorisées en ce qui concerne les maladies cardiovasculaires (infarctus, thromboses veineuses, AVC).

Maladies tropicales, ulcères et obésité

Si elles semblent également moins susceptibles de contracter des maladies dites « tropicales », comme le paludisme, les personnes du groupe O ne sont toutefois pas systématiquement avantagées. Elles seraient en effet plus vulnérables au choléra, au virus de la gastro-entérite et aux ulcères d’estomac. Les hommes du groupe 0 seraient par ailleurs davantage sujets à l’obésité.

Cancers

Si aucune conclusion ne peut encore être définitivement tirée, les chercheurs notent tout de même une incidence plus importante de développer un cancer de l’ovaire ou un cancer du pancréas chez les femmes de type AB et B.

Fécondité

Il semblerait enfin qu’il existe des correspondances entre les groupes sanguins et d’autres problèmes de santé tels que le diabète ou l’infertilité. Toutefois, à ce jour, ce ne sont là, encore une fois, que des hypothèses.