Arrivé l’âge de la retraite, les ressources et les besoins évoluent. Une fois assumées les dépenses courantes, les plus de 60 ans sont encore nombreux à épargner pour faire face aux imprévus et protéger leurs proches, tout en préparant la transmission de leur patrimoine. Pour optimiser cette prévoyance, quelques principes simples sont à observer.


 

Concevoir la planification financière comme une nécessité

On n’a pas toujours envie d’y penser mais la perte d’autonomie et les soucis de santé liés à l’âge font partie de la vie… Les anticiper permet de mettre tous les atouts de son côté pour vivre sereinement cette période de la vie.

Les stratégies de placement financiers ne sont pas réservées aux personnes dans la force de l’âge. Elles sont même d’autant plus indiquées pour les seniors que le taux de remplacement médian du salaire de fin de carrière est de 75%, pour ceux qui ont effectué une carrière complète.

Pour faire face à des dépenses potentiellement accrues dans un contexte de ressources en diminution, il est donc essentiel de bien analyser sa situation financière globale à l’instant t (ressources et dépenses), de définir ses objectifs de vie pour les années futures et leur coût, et de déterminer la meilleure façon de les atteindre.

 


Compléter la couverture sociale de base

La sécurité sociale ne couvre pas la dépendance liée à l’âge qui entraîne pourtant de nombreuses dépenses : transports, aménagement du logement, emploi d’une aide à domicile ou hébergement en maison de retraite…

Certes, l’assurance maladie paie la partie « soins » du tarif des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) mais le reste de la pension est à la charge des seniors. Et en cas de maintien à domicile, seuls les soins infirmiers sont remboursés, à condition d’être prescrits par un médecin.

Une aide départementale permet toutefois de payer une aide à domicile ou l’hébergement en maison de retraite : c’est l’APA, l’allocation personnalisée d’autonomie, versée sans condition de ressources, en fonction du niveau de dépendance de la personne évaluée par un travailleur social agréé.

 


Bien explorer ses droits sociaux

Encore faut-il bien connaître ses droits et les faire valoir ! D’après la DREES (direction des statistiques des ministères sociaux), environ un quart des personnes qui pourraient recevoir l’APA n’en fait pas la demande.

Ce non recours est dû à une méconnaissance du dispositif, ou à une crainte d’un recours sur succession, alors que l’APA n’est pas récupérable, contrairement aux autres aides sociales vieillesses pour lesquelles le département fait jouer l’obligation alimentaire des enfants.

S’informer en amont permet de tenir compte de cette aide potentielle, non négligeable dans sa planification financière de ses vieux jours.

 


Faire attention aux arnaqueurs

Les économies des seniors sont la cible privilégiée des escrocs qui profitent d’une vulnérabilité parfois accrue par des altérations du jugement ou par une vie trop solitaire.

L’imagination des arnaqueurs est sans limite, et leur force de frappe décuplée par les moyens de communications sur Internet.

Attention, donc, à ne jamais donner suite aux courriels suspects qui proposent des investissements miracles ou des assurances obsèques mirobolantes. Les coordonnées bancaires ne se donnent jamais par mail ni par téléphone, pas plus qu’on ne verse de sommes en ligne pour de soi-disant frais administratifs préliminaires…

La vigilance s’impose aussi avant d’effectuer un quelconque don à une organisation caritative, ou un placement financier. Il est essentiel de prendre conseil auprès de personnes de confiance, issues de l’entourage proche ou bien d’institutions reconnues pour leur professionnalisme (banque, mutuelles…).

 


Se méfier de l’inflation et diversifier ses placements

Pour ce qui concerne les placements financiers, attention à l’inflation ! Ces dernières années, son taux est relativement faible mais à long terme, il est difficile de l’anticiper.

La rémunération des placements faiblement risqués comme le livret A ou le plan d’épargne logement peut baisser beaucoup quand l’inflation augmente.

Il est donc essentiel de diversifier ses placements et de ne pas opter à tout prix pour du « tout sécurité ». Même s’ils ont mauvaise presse depuis la crise financière de 2008, certains placements un peu plus risqués peuvent s’avérer judicieux.

Là encore, prendre le conseil de professionnels, si possible en faisant jouer la concurrence, est la bonne attitude à adopter. Elle permet de s’informer sur toutes les solutions qui s’offrent à vous en fonction de vos moyens.