L’assurance obsèques ne cesse de gagner du terrain. Dans son rapport annuel mis en ligne le 17 octobre 2025, le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) - un organisme de concertation et de coordination placée sous l’égide de la Banque de France et qui réunit des représentants des banques, des assureurs, des courtiers, des syndicats de salariés, des associations de défense des consommateurs et des parlementaires - constate que plus de 5,5 millions de ces contrats de prévoyance dédiés au financement des funérailles avait été souscrits, au global, l’année dernière. Soit une hausse de 5 % par rapport à 2023.
Les assurances obsèques ont recueilli 1,83 milliard d’euros de cotisations l’an passé. Près de 196.000 décès ont été couverts en 2024 par ce type de contrat, ce qui représente « 30,3 % des décès survenus en France cette année-là », souligne le CCSF. Les obsèques coûtent, il est vrai, cher. Selon le Comité, le prix des funérailles varie de 3.500 euros à plus de 10.000 euros. Les assurés souhaitent, grâce à l’assurance obsèques, que leurs proches n’aient pas à supporter ce coût à leur disparition. « Au-delà de l’aspect financier, les souscripteurs de ces contrats viennent fréquemment aussi chercher la promesse d’un accompagnement global de leur famille au moment du décès », constate le CCSF. Enfin, les personnes seules y voient le moyen de financer et d’organiser leurs futures funérailles.
Deux types de contrat
Il existe deux types d’assurance obsèques : les contrats en capital et les contrats en prestations. Dans les premiers, l’assuré détermine à la souscription une somme d’argent qui sera versée à son décès au bénéficiaire qu’il aura désigné de son vivant. Dans les seconds, le contrat de financement est associé à un contrat de prestations funéraires (choix du cercueil, des fleurs, de la musique…) conclu auprès d’une entreprise de pompes funèbres, cette dernière étant désignée comme le bénéficiaire. Le CCSF souligne que l’assuré peut changer, à tout moment, d’opérateur funéraire.
Sur les 5,5 millions d’assurances obsèques souscrites, 81 % (4,5 millions) sont des contrats en capital et 19 % (1 million) sont des contrats en prestations. Globalement, les assurances obsèques sont commercialisées à 49 % par les banques ; à 30 % par les assureurs, les agents généraux et les courtiers en assurance ; à 10 % par les pompes funèbres ; à 1 % par les ventes à distance et des sites Internet. Le montant moyen du capital versé s’élève à 4.350 euros. En moyenne, il se situe à 4.210 euros pour les contrats en capital, contre 4.960 euros pour les contrats en prestations.
Délai de carence
Le CCSF regrette que seuls les contrats en prestations soient revalorisés chaque année, alors que les prix des prestations funéraires augmentent traditionnellement plus vite que l’inflation. Autre motif de mécontentement du Comité : les délais de carence. Le capital est versé au-delà de 3 à 24 mois de souscription. En d’autres termes, si le décès intervient avant ce délai, le bénéficiaire désigné ne reçoit pas le capital prévu. Dans la plupart des cas, les cotisations versées par l’assuré décédé sont alors reversées aux héritiers. En outre, France Assureurs (la fédération des sociétés et mutuelles d’assurance) et la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF) se sont engagées auprès du CCSF en juillet dernier à inciter leurs membres à limiter le délai de carence de leurs assurances obsèques à 12 mois.
Enfin, le Comité se montre vigilant sur les modalités de versement des cotisations. Le souscripteur peut payer la cotisation en une seule fois (prime unique) ; ou sur 5, 10, 15 ou 20 ans (primes périodiques) ; ou jusqu’à son décès (primes viagères). Le CCSF souhaite que l’assuré ait accès à un tableau comparatif afin de l’informer sur le montant cumulé des cotisations qu’il est susceptible de verser, en fonction de son âge de souscription, pour chacune des modalités de cotisation. Par ailleurs, le Comité milite pour que les cotisations versées ne représentent pas plus de deux fois le capital fixé à la souscription.
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