La météo n’a guère été clémente en septembre, sauf pour l’assurance-vie. D’après les statistiques présentées le 29 octobre 2024 par France Assureurs, la fédération professionnelle des sociétés et mutuelles d’assurance, les cotisations (versements) ont dépassé les prestations (rachats totaux et partiels, dénouement en rentes viagères, décès des assurés) de 2,5 milliards d’euros au cours du neuvième mois de l’année.
C’est seulement la seconde fois en 15 ans que la collecte nette de l’assurance-vie s’élève à un tel montant en septembre. À titre de comparaison, les cotisations ont excédé, ce mois-là, les prestations d’à peine 700 millions d’euros en moyenne sur les dix dernières années. Sur 20 ans, le placement a même connu quatre décollectes (des collectes nettes négatives) en septembre 2011, septembre 2012, septembre 2016 et septembre 2020.
Un repli des prestations
Ce mois de l’année n’est, en effet, pas favorable traditionnellement à l’assurance-vie. Les Français ont tendance à consommer pendant la durée estivale de juillet et d’août, plutôt que de mettre de l’argent de côté. Surtout, la rentrée scolaire est généralement synonyme de dépenses pour les ménages, a fortiori ceux avec enfants.
Cette fois-ci, les souscripteurs ont été davantage fourmis puisqu’ils ont versé 12,3 milliards d’euros sur leurs contrats d’assurance vie en septembre 2024, contre 11,2 milliards d’euros en septembre 2023. Mais c’est surtout le repli des prestations qui explique la très belle collecte de la rentrée. Les rachats ont reculé de 12 % en glissement annuel pour atteindre 9,8 milliards d’euros.
Un encours historique
L’inflation a, il est vrai, marqué le pas. Les prix à la consommation ont augmenté de 1,2 % en septembre, soit 3,7 pointsde pourcentage de moins qu’au même mois de l’an dernier, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Les foyers ont donc eu moins besoin de puiser dans leurs économies pour faire face à la hausse des prix.
Le mois de septembre a plus généralement bénéficié de la bonne dynamique de l’assurance vie. D’ailleurs, il s’agit de la neuvième collecte nette positive consécutive. Depuis janvier, elle s’élève à 21,3 milliards d’euros. Un montant déjà supérieur à la collecte nette enregistrée sur 12 moins l’an dernier (20,5 milliards d’euros).
Résultat : l’encours (le cumul des versements, majoré des intérêts annuels et des plus-values latentes) de l’assurance-vie a atteint un nouveau plus haut historique. Toujours d’après France Assureurs, les provisions mathématiques se sont élevées au montant record de 1.977 milliards d’euros au 31 septembre 2024, en progression de 5,4 % par rapport à la même période de l’an dernier.
Des vents porteurs
Si l’assurance vie cumule autant les bons résultats, notamment en septembre, c’est parce que le placement profite de vents porteurs. Le durcissement des conditions d’octroi des crédits immobiliers par les banques empêche une partie importante des investisseurs, tout particulièrement les primo-accédants, à concrétiser leur projet immobilier.
Sous l’effet de la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE), la rémunération des comptes à terme (CAT) décline. Quant au Livret A, le gouverneur de la Banque de France a d’ores et déjà prévenu que le taux d’intérêt devrait, compte tenu du recul de l’inflation, baisser au 1er février prochain.
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