L’assurance-vie et l’assurance décès sont souvent confondues. Pourtant, il s’agit de deux types de contrat, dont le fonctionnement et la finalité n’ont rien à voir. C’est ce que souligne le ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique dans une note diffusée le 17 septembre 2025 sur son site Internet.
L’assurance-vie : un placement pour financer ses projets
L’assurance-vie est un produit d’épargne : les sommes versées (appelées « primes ») sur le contrat produisent au fil du temps des gains. Il existe deux sortes de contrat d’assurance-vie. Le monosupport en euros intègre uniquement un fonds euros, tandis que le multisupports est composé d’un fonds euros et d’une ou de plusieurs unités de compte (UC).
Le fonds euros correspond à l’actif général de l’assureur : le souscripteur n’a donc pas la main sur sa composition. Ce support offre une garantie sur le capital. Quelle que soit l’évolution des marchés financiers, l’assuré est sûr de récupérer, quand il souhaite, le cumul de ses versements (minoré des frais de gestion et des rachats éventuels).
Le capital des unités de compte n’est, lui, pas garanti. En cas de baisse des marchés, l’assuré peut enregistrer une moins-value. Si les UC sont donc plus risquées, elles sont potentiellement plus performantes. Grâce à ces supports, le souscripteur peut investir dans une large gamme d’actifs (actions, obligations, monétaire, immobilier, non coté…). Cette diversification permet de répartir les risques de perte et d’accroître le potentiel de rendement du contrat.
Le souscripteur peut effectuer des retraits (ou « rachats ») à tout moment et du montant de son choix. La liquidité et la rentabilité de l’assurance-vie en font un placement idéal pour se constituer un apport financier en vue d’obtenir un crédit immobilier pour l’achat de sa résidence principale, financer les futures études supérieures de ses enfants et/ou générer un revenu de complément à la retraite.
À compter du départ de la vie professionnelle, le souscripteur peut mettre en place des rachats programmés (les retraits sont automatiquement virés sur le compte bancaire selon une périodicité définie). Il peut également choisir de liquider son contrat d’assurance-vie en rente viagère, une somme calculée en fonction de l’épargne capitalisée et de son espérance de vie, servie régulièrement (tous les mois, trimestres, semestres ou une fois par an) jusqu’à son décès.
Seuls les gains (intérêts annuels du fonds euros, plus-values des UC) issus des rachats sont fiscalisés. En l’absence de retrait, l’assuré n’est donc pas imposé (en dehors des prélèvements sociaux annuels sur les intérêts du fonds euros). Depuis le 27 septembre 2017, les intérêts et plus-values des primes versées sont assujettis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) ou « flat tax » à 30 % (12,8 % au titre de l’impôt sur le revenu + 17,2 % de prélèvements sociaux).
Toutefois, dès lors que le contrat d’assurance-vie a été ouvert depuis plus de huit ans, un abattement fiscal s’applique sur les gains issus des rachats. La franchise d’impôt s’élève à 4.600 euros par an si le souscripteur est célibataire ou à 9.200 euros par an s’il est marié ou pacsé. Au-delà de l’abattement annuel, les gains sont soumis à un prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) de seulement 7,5 %. Ce qui fait une taxation globale de 24,7 % avec les prélèvements sociaux, inférieure au PFU de 30 %.
En matière de succession aussi, l’assurance-vie est intéressante. Grâce à la clause bénéficiaire, le souscripteur peut désigner la ou les personnes de son choix qui recevront, à son décès, les capitaux du contrat. En outre, les capitaux issus des primes versées avant les 70 ans du défunt sont transmis sans imposition, à chacun des bénéficiaires désignés, à hauteur de 152.500 euros. La fraction comprise entre 152.500 et 852.500 euros est taxée à 20 % et celle supérieure à 852.500 euros, à 31,25 %.
L’assurance décès : une prévoyance pour protéger ses proches
L’assurance décès est un contrat de prévoyance, et non un placement. Il prévoit le versement d’un capital, dont le montant est défini à la souscription, à un ou plusieurs bénéficiaires désignés à la disparition du souscripteur. Ce dernier ne peut pas récupérer les primes versées de son vivant.
Le montant des cotisations dépend de l’âge du souscripteur à l’ouverture de l’assurance décès et de son état de santé. Plus il est jeune et en forme, et moins les primes sont élevées. Il faut distinguer l’assurance temporaire décès et l’assurance décès vie entière. Dans la première, le capital est versé au(x) bénéficiaire(s) uniquement si le souscripteur décède durant la période définie du contrat. Dans la seconde, il est servi quelle que soit la date du décès de l’assuré.
Certaine assurance décès proposent des garanties supplémentaires : un capital peut être versé aux bénéficiaires si le souscripteur devient dépendant, invalide ou est en arrêt maladie. Dans tous les cas, la somme est exonérée d’impôt si le bénéficiaire est l’époux, l’épouse ou le partenaire de Pacs du souscripteur décédé.
Pour les autres bénéficiaires, la fiscalité dépend de l’âge auquel l’assuré décède. S’il meurt avant 70 ans, seule la dernière prime versée dans l’année est taxée à 20 %, après application d’un abattement de 152.500 euros par bénéficiaire désigné, puis à 31,25 % pour la fraction au-delà de 852.500 euros. Lorsque le décès intervient après les 70 ans du souscripteur, les cotisations versées après cet âge sont soumises aux droits de succession, après application d’un abattement partagé entre les bénéficiaires de 30.500 euros.
En conclusion, l’assurancevie et l’assurance décès sont très différentes. Ces contrats ne poursuivent pas les mêmes objectifs, ce qui les rend complémentaires.
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