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Retraite 22 octobre 2018

Maison de retraite : 2.000 euros en moyenne de « reste à charge » par mois


Une fois les aides publiques déduites, le coût d’un hébergement en établissement pour personnes âgées dépendantes revient entre 1.600 et 3.100 euros par mois, d’après une étude de la Mutualité française.


C’est bien connu, un hébergement en maison de retraite médicalisée coûte cher. Cette perception est largement étayée par la seconde édition, rendue publique le 1eroctobre 2018, de l’Observatoire « Place de la Santé » de la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF), qui représente la quasi-totalité des mutuelles de santé implantées en France.

D’après cette étude qui s’appuie sur des données publiques (*), le coût moyen d’un placement en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) s’élève à 2.474 euros par mois. Sur trois ans (la durée moyenne d’un hébergement en Ehpad), la facture grimpe à 89.100 euros.

Grande disparité tarifaire

Il s’agit ici de montants moyens, sachant que les tarifs des établissements varient énormément d’un département à un autre. A titre d’exemple, si le prix moyen d’un hébergement en Ehpad se situe à 2.050 euros par mois dans la Meuse, il dépasse les 3.500 euros par mois à Paris.

Certes, il existe des aides publiques. Les deux principales sont l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) versée à toutes les personnes dépendantes âgées de 60 ans et plus, et l’aidesociale à l’hébergement (ASH) octroyée aux personnes dépendantes âgées de 65 ans et plus disposant de revenus modestes.

Des aides largement insuffisantes

Toutefois, ces aides attribuées par les conseils départementaux sont loin d’être suffisantes. Toujours selon l’Observatoire de la FNMF, le montant moyen de l’APA et de l’ASH tourne autour de 475 euros par mois. Du coup, il reste en moyenne 2.000 euros par mois à payer. Là aussi, les écarts sont importants entre les départements. Alors que le « reste à charge » se situe à 1.600 euros dans la Meuse, il culmine à plus de 3.100 euros dans les Hauts-de-Seine.

Pour illustrer l’effort financier à fournir, la Mutualité française prend l’exemple de l’Essonne qui présente un coût mensuel moyen d’hébergement de 3.097 euros et un reste à charge de 2.552 euros. Pour financerune place pendant cinq ans, un résident doit y débourser en moyenne plus de 150.000 euros. Une somme supérieure de 46.900 euros au revenu médian (situé à l’exact milieu des revenus des plus riches et des plus pauvres) des retraités français estimé à 1.770 euros par mois. « Autrement dit, la personne âgée qui entre dans un Ehpad en Essonne non seulement y consacrera l’intégralité de ses revenus, maisdevra en outre disposer d’une épargne de presque 50.000 euros »,conclut l’étude.


Baisse du niveau de vie

Pire : le poids du reste à charge ne devrait cesser de s’alourdir dans les prochaines années. Non seulement la population française vieillit, mais le nombre de personnes en perte d’autonomie devrait doubler pour atteindre 2,6 millions en 2060 (contre 1,3 million aujourd’hui).

Parallèlement, le niveau de vie des retraités devrait baisser. Sous l’effet des différentes réformes des retraites et du durcissement de la fiscalité, il devrait représenter entre 77% et 90% de celui de la population dans son ensemble en 2070, contre 105% actuellement, selon le dernier rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR) présenté le 26 juin 2018. En outre, les personnes âgées vont pouvoir de moins en moins compter sur l’aide, notamment financière, de leurs enfants. Avec la baisse de la natalité et des maternités de plus en plus tardives, le nombre d’aidants familiaux va aller en diminuant, souligne la Mutualité française.

 

(*) Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) ; Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) ; Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) ; Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du ministère des Solidarités et de la Santé ; Conseil d’orientation des retraites (COR). 


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