Provoquant une forme de sidération chez nombre d’entre nous, la période de confinement que nous venons de vivre aura eu bien des impacts sur nos vies quotidiennes, certaines plus inattendues que d’autres. Parmi les conséquences surprenantes mais pas anodines, celle révélée par la Caisse nationale d’assurance vieillesse : le report des demandes de pension de réversion. Ce sont ainsi plus de 11 000 demandes de pension de réversion qui auraient manqué à l’appel entre le 16 mars et le 3 mai de cette année, par rapport aux chiffres des années précédentes. Si pour nombre de personnes concernées, ce report n’est pas catastrophique, le message des caisses de retraite est clair : mieux vaut ne pas attendre trop longtemps. Explications.


 

Qu’est-ce que la réversion ?

En cas de décès, une partie de la retraite dont bénéficiait l’assuré décédé peut être versée, si certaines conditions sont remplies, sous forme de pension de réversion, à l’époux(se) (et/ou ex-époux(se) survivant), et aux orphelins si le défunt était fonctionnaire. Une pension souvent indispensable pour compenser les difficultés financières dans lesquelles peuvent parfois se trouver les veuves et les veufs, mais dont le versement, non automatique, doit faire l’objet d’une demande. Or avec le confinement, les demandes de pension de réversion ont chuté de plus de 40% certaines semaines ! Et même si les caisses de retraite enregistrent dans l’ensemble une légère reprise des demandes, force est de constater que de très nombreux bénéficiaires ont, depuis le début de la crise, reporté cette démarche. Un report qui, passé un certain délai, se traduit par une perte partielle des sommes dues.

 

Quand la demander ?

Les potentiels bénéficiaires disposent en effet de 12 mois suivant le décès pour effectuer les démarches en vue de l’obtention de cette pension. Si ce délai est respecté, l’effet est rétroactif : le bénéficiaire peut donc percevoir les sommes dues depuis le jour du décès de son(sa) conjoint(e). Si en revanche, la demande est faite plus d’un an après le décès, la rétroactivité s’annule et le versement commence le premier jour du mois suivant la demande et non plus du décès. Une perte bien souvent non négligeable pour les personnes concernées ! Les caisses de retraite tirent donc la sonnette d’alarme, notamment à destination de ceux qui, voyant le délai pour effectuer leur demande toucher à son terme, avait prévu ce printemps un rendez-vous physique finalement annulé du fait des circonstances exceptionnelles. Qu’ils ne perdent pas une seconde et qu’ils entament au plus vite les démarches nécessaires.

 

Quelles sont les démarches à effectuer ?

Deux demandes sont à effectuer : la demande pour la pension de réversion de base pour laquelle il faut fournir plusieurs justificatifs puisque son attribution se fait sous condition de ressources ; la demande pour la pension de réversion de la complémentaire qui, n’étant pas sous condition de ressources, suppose de fournir beaucoup moins de pièces. Que ceux que les démarches administratives stressent ou qui auraient du mal à réunir tous les justificatifs nécessaires, se rassurent donc : rien ne les empêche de commencer par demander la réversion complémentaire dont le montant, dans de nombreux cas, est de surcroit plus important que celui de la réversion de base et qui, en plus d’être plus simple est souvent plus rapide à obtenir. Ce premier pas franchi, ils pourront ensuite plus sereinement collecter l’ensemble des pièces justificatives nécessaires à l’octroi de la réversion de base. Autre conseil des caisses de retraite : privilégier les démarches en ligne ou, pour les caisses qui le proposent, l’envoi des documents de façon dématérialisée – l’envoi par courrier postal étant toujours possible même si le processus est plus long. Selon les professionnels, mieux vaut enclencher le processus quand bien même une pièce serait encore manquante – elle vous sera de toute façon demandée pour que votre dossier soit finalisé – que de prendre le risque de passé le fameux délai d’un an.