Publiés dans la revue BJM Mental Health, les résultats de l'étude réalisée par les chercheurs dul'University College de Londres s’appuient sur l’analyse des données d'une étude sociale débutée en mars 2020 en pleine pandémie. Dans le cadre de cette étude, plus de 49 200 personnes ont en effet répondu à des questionnaires réguliers mesurant différents aspects de leur humeur et bien-être, tels que le bonheur et la satisfaction de vie. De quoi en savoir davantage sur les variations de l'humeur au fil de la journée, de la semaine et de l'année.
L'été, une période bénéfique pour le moral
L'étude confirme d'abord l'impact positif de la saison estivale sur notre santé mentale. Les participants ont en effet témoigné d’une meilleure santé mentale pendant l'été, caractérisée par une diminution des symptômes dépressifs et de la solitude, et, parallèlement, par des niveaux de satisfaction et de bonheur en augmentation. Bien que cette étude soit observationnelle et n'établisse pas de lien de cause à effet direct, d'autres travaux suggèrent que la durée d'ensoleillement joue un rôle important dans ces améliorations de l'humeur.
Les chercheurs avancent également que d'autres facteurs météorologiques comme la température, les précipitations ou l'humidité pourraient influencer notre humeur. D'un point de vue évolutif, notre cerveau aurait appris à associer certaines conditions météorologiques à la disponibilité de ressources alimentaires. L'été, avec son ensoleillement, est ainsi envisagé comme une période d'abondance (maturation des fruits, croissance des plantes, reproduction des animaux), tandis que l'hiver serait plutôt associé à une raréfaction de ces ressources. Notre cerveau interpréterait donc ces signaux météorologiques comme des indices de la probabilité de trouver de la nourriture. Une interprétation qui aurait favorisé une régulation de nos comportements : exploration lorsque l'humeur est bonne et repli sur soi lorsque l'humeur est basse, en fonction de ces signaux.
Le matin, un pic de bien-être
Au-delà des variations saisonnières, l'étude s'est par ailleurs intéressée aux fluctuations de l'humeur au sein d'une même journée. Les chercheurs ont ainsi analysé plusieurs indicateurs tels que la santé mentale (symptômes dépressifs et anxieux), le bonheur, la satisfaction de vivre, le sentiment de donner un sens à sa vie et le bien-être social, en fonction de l'heure. Leurs résultats mettent en évidence une tendance claire : le matin, l'humeur est globalement meilleure. Tous les facteurs étudiés sont évalués plus positivement, particulièrement autour de 8 heures du matin. L'heure la plus critique, en revanche, semble être minuit.
Ces variations pourraient s'expliquer par des changements physiologiques liés à notre horloge biologique. Par exemple, le taux de cortisol, atteint son maximum peu après le réveil et son niveau le plus bas à l'heure du coucher. Cependant, les chercheurs soulignent l'importance de distinguer les week-ends des jours de semaine, car des tendances hebdomadaires, bien que moins marquées, existent également. Le bonheur, la satisfaction dans la vie et le sentiment que sa vie vaut la peine d'être vécue semblent ainsi plus présents les lundis et vendredis que les dimanches. Étant donné le manque de preuves de différences physiologiques significatives entre les jours de la semaine, ces variations pourraient être liées à des facteurs contextuels et à l'organisation de nos activités quotidiennes.
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