Les Français n’en finissent pas d’alimenter leurs contrats d’assurance vie. Et ce n’est pas l’arrivée des beaux jours qui les fait changer d’avis. Selon les données communiquées le 30 avril 2025 par France Assureurs, la fédération professionnelle des sociétés et mutuelles d’assurance, ils ont versé la bagatelle de 15,5 milliards d’euros sur leurs contrats en mars dernier, battant ainsi le plus haut historique de mars 2024, qui avait lui-même supplanté le montant de mars 2023.
Bref, jamais la collecte brute n’a été aussi élevée pour un mois de mars. La baisse du rendement du Livret A de 3 % à 2,4 % au 1er février semble profiter à l’assurance vie. Le redémarrage très lent du marché immobilier sous l’effet du recul des taux d’intérêt ne semble, lui, pas impacter le placement préféré des Français. Les prestations (rachats totaux et partiels, sorties en rentes, décès) se sont ainsi établies à 11,5 milliards d’euros en mars dernier, en repli de 6 % par rapport à mars 2024.
Une poussée des UC
Avec des cotisations de 15,5 milliards d’euros et des prestations à 11,5 milliards d’euros, la collecte nette est positive de 4 milliards d’euros. Pour trouver un montant supérieur en mars, il faut remonter à 2010. Dit autrement, la collecte nette de l’assurance vie n’a pas été aussi conséquente pour un mois de mars depuis 15 ans ! Mais au-delà de ces records, il y a un chiffre qui peut étonner dans la dernière livrée statistique de France Assureurs.
Les versements sur les supports en unités de compte (UC) ont progressé de 8 % en mars par rapport à la même période de l’an dernier. Depuis le début de l’année, les cotisations sur les UC ont augmenté de 10 % comparé au 1er trimestre 2024. Ces supports risqués (le capital n’est pas garanti, contrairement au fonds euros) ont représenté à eux seuls 3,4 milliards d’euros sur les 4 milliards d’euros de collecte nette de mars.
Pas d’effet Trump… pour l’instant
Ces résultats peuvent surprendre sachant que la majorité des unités de compte sont investies en actions et que les Bourses mondiales font actuellement le yo-yo. C’est oublier que les indices boursiers ont d'abord progressé dans la foulée de l’arrivée le 20 janvier de Donald Trump à la Maison Blanche. La chute de Wall Street et des autres places financières date seulement du 2 avril, soit le jour où le président américain a dévoilé les droits de douane prohibitifs qu’il voulait imposer aux partenaires commerciaux des États-Unis, avant de faire partiellement volte-face sous la pression des marchés. Il faudra donc attendre les données d’avril de France Assureurs pour savoir s’il existe un effet Trump sur l’assurance vie…
Source : Cliquez-ici