Près de 50% des salariés ayant liquidé leurs droits dans l’année déclarent percevoir une retraite inférieure au montant qu’ils avaient prévu avant leur départ.


Presque la moitié des « néo-retraités » touchent une pension moins élevée que ce qu’ils avaient escompté. Selon une enquête des régimes de retraite complémentaire Arrco (pour les non-cadres et les cadres) et Agirc (pour les seuls cadres) rendue publique le 12 novembre 2018, 30% des salariés ayant liquidé leurs droits dans l’année déclarent percevoir une retraite « légèrement inférieure » à celle estimée et 17% d’entre eux déplorent même une retraite « nettement inférieure ». Soit un total de 47% d’insatisfaits.

Ce résultat est d’autant plus frappant que le panel de l’enquête est particulièrement vaste (10 934 nouveaux retraités interrogés par OpinionWay). Pire : 84% des personnes sondées avaient effectué une estimation du montant de leur future retraite avant leur départ, dont 36% dans l’année précédant la liquidation de leurs droits. Dans ces conditions, il apparaît étonnant que tant de nouveaux retraités se retrouvent avec une pension en deçà de leurs prévisions.


Ecart dû aux prélèvements sociaux

L’une des explications à ce phénomène peut venir du fait que les montants estimés par les simulateurs proposés sur les sites internet des caisses de retraite sont exprimés en euros « bruts ». Or, il faut savoir que les pensions servies sont nettes des prélèvements sociaux. Les caisses prélèvent, chaque mois, directement sur les retraites la contribution sociale généralisée (CSG), la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) et la contribution additionnelle de solidarité active (CASA), voire la cotisation d’assurance maladie pour les retraités français vivant à l’étranger.

Pour les assujettis au taux plein de la CSG (60% des retraités) qui ont subi à ce titre la hausse de 1,7 point au 1erjanvier 2018, le total des prélèvements atteint désormais 9,1% (8,3% de CSG, 0,5% de CRDS et 0,3% de CASA) et même 10,1% (+ 1% de cotisation d’assurance maladie) pour les expatriés. De quoi faire une sacrée différence entre la retraite estimée et celle réellement perçue.


Impact des choix personnels et professionnels mésestimé

D’une manière générale, les retraités sont nombreux à n’avoir pas mesuré lorsqu’ils étaient en activité l’impact de leurs choix de vie personnelle (mariage, maternité, divorce, année sabbatique…) et professionnelle (temps partiel, congé de formation, création d’entreprise, expatriation…) sur le montant de leur pension. 82% des personnes interrogées jugent qu’une information sur le sujet leur aurait été utile.

68% auraient même adapté leur choix s’ils avaient eu connaissance des conséquences en matière de retraite. A titre d’exemple, à peine 28% des répondants savaient que seul le mariage permet à un veuf ou une veuve de percevoir une partie de la pension de son conjoint décédé.

Du coup, si les retraités ont préparé leur départ en moyenne à partir de 53 ans, ils conseillent aux générations suivantes de commencer à s’y pencher dès 42 ans. En s’y prenant plus tôt, il est plus facile de rectifier le tir et, in fine, d’être moins déçu du montant de sa future retraite.


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