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Prévoyance 29 décembre 2025

L'assurance-vie n'a jamais autant collecté sur les six premiers mois de l'année

Dans un rapport récemment publié, le superviseur des banques et des assurances souligne que les versements sur les contrats d'assurance-vie ont atteint un plus haut historique pour un premier semestre.

« Exceptionnel », c’est ainsi que qualifie l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) le niveau des versements sur les contrats d’assurance-vie sur les six premiers mois de cette année, dans son rapport semestriel sur « la situation des assureurs en France », rendu public le 4 novembre 2025. Le mot est non seulement fort, mais il émane d’une institution largement reconnue.

Adossée à la Banque de France, l’ACPR est le régulateur français des banques et des assurances. C’est dire si ses données et commentaires font référence dans le secteur financier. Si l’Autorité est si dithyrambique, c’est parce que la collecte brute de l’assurance-vie a atteint 84,7 milliards d’euros au 1ᵉʳ semestre 2025. Soit une progression de 7 % par rapport au 1ᵉʳ semestre 2024. Surtout, il s’agit du montant de cotisations le plus élevé jamais enregistré pour un premier semestre depuis 2011, c’est-à-dire depuis la première série de statistiques semestrielles produite par l’ACPR.

Hausse des cotisations sur tous les supports

L’autre tour de force est que la hausse des versements sur les contrats concerne tous les supports d’investissement de l’assurance-vie. Les cotisations ont augmenté de 7 % aussi bien sur le fonds en euros sécurisé (le capital est garanti par l’assureur) mais peu rémunérateur, que sur les unités de compte (UC) non garanties mais potentiellement plus performantes car investies sur les marchés financiers. Plus précisément, les versements cumulés se sont élevés à 52,3 milliards d’euros entre janvier et juin pour le premier support, et à 32,4 milliards d’euros pour les secondes.

Dans le même temps, les retraits (appelés « rachats ») sur les contrats d’assurance-vie ont connu une baisse de 11,2 % à 36,6 milliards d’euros en glissement annuel. Le recul est légèrement plus prononcé sur les UC (- 13 %) que sur les fonds euros (- 11 %). Résultat : les versements sont supérieurs aux rachats de 25,2 milliards d’euros au 1ᵉʳ semestre 2025. Cette collecte nette « dépasse ainsi le montant global annuel collecté l’an passé », souligne l’ACPR. La collecte brute s’est, en effet, située à « seulement » 22,8 milliards d’euros pour toute l’année 2024.

Baisse du Livret A et des ventes immobilières

Dans son rapport, l’ACPR ne donne pas d’explications au dynamisme de l’assurance-vie sur les six premiers mois de cette année. L’une des raisons principales de ce phénomène semble venir du besoin accru de sécurité des Français depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et de l’instabilité politique qu’elle a engendrée. Selon les données les plus récentes de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le taux d’épargne de nos compatriotes a grimpé à 18,9 % au 2ᵉ trimestre 2025, un niveau jamais vu depuis les années 1970 (en excluant la période du Covid-19).

Or, le Livret A et l’immobilier - les deux grands concurrents de l’assurance-vie - n’étaient pas au mieux sur les six premiers mois. Le placement a, sans aucun doute, profité de la baisse de la rémunération du livret d’épargne réglementé de 3 % à 2,4 % au 1er février 2025 (le taux est passé à 1,7 % au 1er août dernier). Et en dépit du recul des taux des crédits immobiliers, les transactions immobilières n’ont pas retrouvé leur niveau historique de 2021.

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