Les arbres se déplument à l’automne, mais pas l’assurance-vie. D’après les données communiquées le 28 novembre 2025 par France Assureurs, la fédération professionnelle des sociétés et mutuelles d’assurance, les versements sur les contrats d’assurance-vie se sont élevés à 17,1 milliards d’euros en octobre. Il s’agit de la collecte brute la plus importante jamais enregistrée pour le dixième mois de l’année.
Il faut dire que les cotisations ont progressé de 14 % par rapport à octobre 2024. L’assurance-vie semble clairement profiter des déboires du Livret A. Après une collecte nette (les versements amputés des retraits) négative de 1,95 milliard d’euros en septembre dernier, le livret d’épargne réglementé a connu une nouvelle décollecte en octobre de 3,81 milliards d’euros, selon les chiffres dévoilés le 24 novembre 2025 par la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
Le Livret A sanctionné
Le Livret A paie lourdement la baisse de sa rémunération de 2,4 % à 1,7 % au 1ᵉʳ août. Avec un rendement attendu à 2,6 % en 2025 (les taux des fonds en euros sont communiqués avec un an de décalage), le support sécurisé (le capital est garanti par l’assureur) de l’assurance vie est plus rentable que celui du livret défiscalisé, y compris en y appliquant l’impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux.
Mais preuve que les épargnants ne recherchent pas uniquement la sécurité : les versements sur les contrats d’assurance-vie ont progressé en octobre de 12 % sur les fonds euros, et de 16 % sur les unités de compte (UC). Ces supports n’offrent pas de garantie sur le capital, mais sont potentiellement plus performants car investis majoritairement sur les marchés financiers. C’est la seconde explication aux bons résultats de l’assurance-vie : les souscripteurs veulent capitaliser sur le dynamisme actuel boursier en alimentant les UC logées dans leur contrat.
Un encours historique
À 12 milliards d’euros, les prestations (rachats totaux et partiels, sorties en rentes viagères, décès des assurés) sont étales en glissement annuel. Depuis janvier, elles reculent de 6 %, preuve que les Français dépensent moins en ce moment. La collecte nette ressort à 5,1 milliards d’euros en octobre. Soit 2 milliards d’euros de plus comparé à la même période d’il y a un an. Cette collecte nette est la plus élevée pour un mois d’octobre depuis 2009, c’est-à-dire depuis le début des séries statistiques de France Assureurs.
Sur les dix premiers mois de l’année, les versements dépassent les rachats de 44,7 milliards d’euros. En 12 mois, la collecte nette a ainsi augmenté de 21 milliards d’euros. En toute logique, l’encours (le cumul des versements, majoré des intérêts annuels des fonds euros et des plus-values des unités de compte) progresse. Les provisions mathématiques ont ainsi bondi en octobre de 6,5 % sur un an. Au 31 octobre 2025, l’encours a franchi, pour la première fois, la barre des 2.100 milliards d’euros.
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