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Prévoyance 16 mai 2025

Le non coté décolle grâce à l'assurance-vie

D'après les données du marché, la collecte des fonds d’actifs non cotés a progressé de près de 30 % l'an dernier, essentiellement par le biais des unités de compte des contrats d'assurance-vie.

Le non coté peut dire merci à l’assurance vie. Selon la dernière étude annuelle de l’association professionnelle du capital-investissement France Invest dévoilée le 15 avril 2025 et menée en partenariat avec la fintech Quantalys, la collecte des fonds d’actifs non cotés (également appelés « actifs privés ») a clairement été tirée vers le haut l’année dernière par le placement préféré des Français.

Cette enquête, qui fait référence, porte sur 117 fonds accessibles aux particuliers. Dans le détail, on y trouve 25 fonds d’equity dit « direct » (investis directement dans des titres d’entreprises non cotées en Bourse), 19 fonds d’equity « indirect » (investis dans des parts de fonds eux-mêmes composés de titres d’entreprises non cotées), 18 fonds de dette privée (emprunts émis par des entreprises non cotées), 4 fonds d’infrastructures (investis dans des projets de routes, de ports, d’aéroports, d’éoliennes, d’hôpitaux, de data centers, de réseaux de fibre optique…) et 4 fonds de « stratégie diversifiée » (combinant plusieurs types d’actifs non cotés).

76 % des fonds levés via l’assurance vie

Plus de 2,65 milliards d’euros ont été levés par ces fonds grand public en 2024, contre 2,05 milliards d’euros en 2023. Soit un bond de 29 % en l’espace de 12 mois. Cette porte progression résulte largement de l’assurance vie qui a représenté l’an passé 76 % de la collecte (2,01 milliards d’euros). Les montants levés proviennent ensuite des souscriptions en direct (633 millions d’euros), puis, dans une nettement moindre mesure, de l’épargne retraite (3 millions d’euros) et de l’épargne salariale (1 million d’euros).

Autre preuve de l’importance de l’assurance vie dans le non coté : sur les 10,83 milliards d’euros d’encours sous gestion de cette classe d’actifs au 31 décembre 2024, les unités de compte (UC) des contrats d’assurance vie en captent 66 % (7,16 milliards d’euros), devant les souscriptions en direct (3,65 milliards d’euros), les produits d’épargne retraite (19 millions d’euros) et les plans d’épargne salariale (2 millions d’euros). France Invest précise, toutefois, que « une part des encours et des levées réalisés via les contrats d’épargne retraite est comptabilisée en assurance vie en unités de compte, sans qu’il ne soit possible de la quantifier ».

Liquidité et avantages fiscaux

Plusieurs raisons peuvent expliquer que les épargnants passent par l’assurance vie pour investir dans le non coté. En premier lieu, les souscripteurs de contrats d’assurance vie peuvent effectuer des retraits (ou « rachats ») à tout moment, y compris sur leurs UC investies dans des actifs non cotés. L’assureur avance, en effet, les sommes, charge à lui de trouver ensuite des repreneurs. Cette garantie de liquidité est appréciable sachant qu’il peut être compliqué de revendre ses parts de fonds d’actifs non cotés.

Aure atout de l’assurance vie : si le contrat a été ouvert depuis plus de huit ans, les gains (dont les plus-values des UC) issus des rachats ne sont pas imposés à hauteur de 4.600 euros par an si le souscripteur est célibataire ou de 9.200 euros par an s’il est marié ou pacsé. L’assurance vie présente également d’importants avantages en matière de succession (choix du ou des bénéficiaires, transmission des capitaux avec une faible imposition).

Diversification du portefeuille

Souscrire des UC investies dans du non coté permet aussi de diversifier l’allocation d’actifs de son contrat d’assurance vie, ce qui augmente son potentiel de rendement. Justement, cette classe d’actif est potentiellement très performante. Toujours d’après l’étude France Invest, sur la période 2013-2022, le taux de rendement annuel moyen s’est élevé à 4,5 % pour les fonds UC equity direct, de 4,7 % pour les fonds UC de dette privée, de 5,8 % pour les fonds UC equity indirect, de 6,4 % pour les fonds UC stratégie diversifiée et de même de 6,7 % pour les fonds UC infrastructures.

Il faut cependant prendre en compte les différents frais annuels (droits d’entrée, frais de gestion, rétrocession au distributeur…) qui atteignent, en cumulé, jusqu’à 3,34 % selon France Invest. « Néanmoins, les frais réellement appliqués en 2024 s’élèvent à 2,62 % », tempère l’association professionnelle. Par ailleurs, il faut rappeler que le capital des UC investies dans le non coté, à l’image des autres unités de compte, n’est pas garanti. En cas de moins-value, c’est l’assuré et non l’assureur qui enregistre la perte financière.

La collecte du non coté par l’assurance vie devrait continuer à progresser. La loi Industrie verte (LIV) oblige à ce que les versements sur les contrats d’assurance vie multisupports soient investis, depuis le 24 octobre 2024, au minimum à 4 % ou à 8 % dans des actifs non cotés pour respectivement le profil « équilibré » et le profil « dynamique » en gestion profilée.

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