Vous êtes salarié du privé et aimeriez connaître le montant exact de la pension de base qui vous sera versée par le régime général de la Sécurité sociale ? Rien de plus simple en apparence : le principe du calcul sur les « 25 meilleures années » est connu de tous. Mais le diable se niche souvent dans les détails ! Essayons d’y voir plus clair en 5 questions.
Question n°1 : qu’est-ce que le « salaire annuel moyen » ?
Le salaire annuel moyen est celui qui servira de base de calcul, c’est à dire auquel s’appliquera le taux de la pension (voir question n°2). Il est égal à la moyenne des salaires perçus au cours des 25 meilleures années de votre carrière.
Pour ceux qui ont cotisé moins de 25 ans, toutes les années sont prises en compte. Dans tous les cas, votre année de départ en retraite est exclue (si cette dernière est avantageuse, attendez l’année suivante pour partir afin qu’elle soit prise en compte).
Attention : seuls sont retenus vos salaires proprement dits, pas les revenus de remplacement que vous avez éventuellement perçus (allocations chômage, indemnités journalières de sécurité sociale…), à l’exception des indemnités journalières de maternité (postérieures à 2012).
Et vos salaires ne comptent que dans la limite du plafond annuel de la sécurité sociale, soit 39.732 euros en 2018.
Question n°2 : quel est le taux de pension applicable ?
Le taux maximal de pension (ou taux plein) est de 50 % du salaire annuel moyen. Vous pouvez en bénéficier si :
- vous avez validé un nombre suffisant de trimestres (condition de durée d’assurance, voir question n°3) ;
- ou vous avez atteint l’âge permettant de bénéficier du taux plein automatique.
Les salariés atteints d’invalidité et les mères de trois enfants et plus peuvent, sous certaines conditions, partir à la retraite sans atteindre le nombre de trimestres requis et sans attendre l’âge légal du taux plein.
Question n°3 : quel est l’impact de la durée d’assurance ?
La durée d’assurance détermine si votre taux de pension sera le taux plein. Si cette durée est inférieure à la durée nécessaire (désormais fixée à 172 trimestres), votre taux sera minoré (décote, voir question n°5). Au contraire, si elle est supérieure, votre taux sera majoré (surcote).
L’allongement progressif de la durée de cotisation de 166 à 172 trimestres lié à la réforme de 2010 concerne les générations nées de 1958 à 1973 et s’appliquera de 2020 à 2035.
Le nombre total de trimestres validés est la somme des trimestres cotisés (périodes d’activités, au cours desquels des cotisations retraites ont été effectivement prélevées sur le revenu et versées aux caisses de retraite) et des trimestres assimilés (n'ayant pas donné lieu à cotisation, mais néanmoins validés, comme pendant les périodes de chômage, de maladie, de service militaire, de congé maternité/paternité…).
Question n°4 : et l’impact de l’âge du départ à la retraite ?
Comme la durée de cotisation, le fait d’avoir ou non atteint l’âge légal du départ à la retraite détermine si la retraite va être liquidée à taux plein.
Depuis la réforme de 2010, cet âge légal de départ à la retraite est passé progressivement de 60 à 62 ans.
Et depuis le 1er janvier 2004, les salariés qui décident de continuer à travailler après l’âge légal de départ à la retraite, même s’ils ont déjà validé le nombre de trimestres nécessaires pour bénéficier d’une retraite à taux plein, peuvent profiter d’une surcote. Chaque trimestre supplémentaire accompli augmente la pension retraite de base de 1,25 %.
Question n°5 : comment se calcule la décote ?
La décote est une minoration appliquée au taux plein si le salarié demande sa retraite avant l’âge légal et/ou sans avoir validé le nombre de trimestres requis pour bénéficier du taux plein.
Votre taux de pension après décote est le taux plein auquel on applique un coefficient déterminé en fonction de votre année de naissance (1,25 % pour les personnes nées après 1953) multiplié par votre nombre de trimestres manquants.
L’âge du départ à taux plein (à partir duquel le mécanisme de décote ne s’applique plus) a lui aussi été relevé de 65 à 67 ans, progressivement depuis 2016.
À noter : vous devez donner votre accord pour l’attribution d’une pension retraite à taux minoré. Elle s’appliquera pour le reste de votre vie, soit plus de 20 ans en moyenne. Aussi, a-t-on souvent intérêt à attendre de pouvoir obtenir le taux plein…